FMC : 10 points clésArthrose : un traitement global

Le traitement du patient arthrosique repose sur des mesures hygiénodiététiques, orthopédiques et de kinésithérapie, ainsi que sur les traitements locaux et les antalgiques oraux.

27/02/2025 Par Dr Nassim Guerroui
  1. 01
    Point formation n°1

    L'arthrose est la maladie ostéoarticulaire la plus fréquente. Elle concerne en effet 10 % de la population. Elle touche initialement le cartilage mais également la membrane synoviale et l'os sous-chondral. Sa prévalence augmente du fait du vieillissement de la population et de l'expansion de l'obésité.

  2. 02

    Il existe deux formes d'arthrose :
    - l'arthrose primaire : gonarthrose, arthrose digitale, coxarthrose, cervicarthrose et lombarthrose ;
    - l'arthrose secondaire (post-traumatique, etc.) : elle peut toucher l'épaule (omarthrose), la cheville, les coudes mais aussi les autres articulations.

  3. 03

    Les principaux symptômes sont la douleur et la gêne fonctionnelle. La douleur est mécanique (diurne, au mouvement, calmée par le repos). Mais des poussées inflammatoires avec épanchement sont possibles.

  4. 04

    Les facteurs de risque sont :
    - l'âge (l'incidence augmente après 60 ans) ;
    - le surpoids et l'obésité, ainsi que le syndrome métabolique, qui agissent sur les articulations portantes mais aussi non portantes (arthrose digitale) ;
    - l'hérédité ;
    - le sexe féminin (surtout après la ménopause) ;
    - l'excès de contraintes mécaniques (activité professionnelle, sportive) ;
    - les troubles de l'architecture des membres (dysplasie de hanche, genu valgum/varum) ;
    - les rhumatismes inflammatoires chroniques.

  5. 05

    Le diagnostic se fait par l'imagerie standard, avec quatre signes cardinaux (mais qui ne sont pas forcément tous présents) :
    - pincement localisé de l'interligne articulaire ;
    - ostéophytes marginales ;
    - ostéosclérose condensante de l'os sous-chondral ;
    - géodes d'hyperpression.
    Il n'y a pas de concordance radioclinique dans l'arthrose.

  6. 06

    Biologiquement, il n'y a pas de syndrome inflammatoire. En cas de ponction d'un épanchement articulaire, la formule est mécanique (moins de 2 000 leucocytes/ml).

  7. 07

    Il existe le cas particulier de l'arthrose destructrice rapide (coxarthrose et gonarthrose principalement). Cette forme est caractérisée par un pincement de plus de 50 % de l'interligne en un an.

  8. 08
    Point formation n°8

    Le traitement est médical en première intention. Il comprend des mesures non pharmacologiques : perte de poids, port de canne controlatérale au moment des poussées, rééducation douce (voire balnéothérapie), éducation avec ménagement articulaire (éviter la station debout prolongée et le port de charges lourdes), cure thermale.

  9. 09

    Le traitement pharmacologique repose sur :
    - les antalgiques de palier 1 en première intention ;
    - les AINS per os (et en topiques locaux pour les articulations superficielles), en cure courte en cas de poussée ;
    - les infiltrations intra-articulaires de corticoïdes ;
    - la viscosupplémentation intra-articulaire d'acide hyaluronique, notamment sur le genou (déremboursée par l'Assurance maladie) ;
    - les antiarthrosiques de semi-action lente (efficacité modeste, déremboursée par l'Assurance maladie).

  10. 10

    La chirurgie est proposée en cas d'échec du traitement médical bien conduit chez le patient symptomatique.

Références :

- Rhumatos. N° 196. Septembre 2024.
- Collège français des enseignements en rhumatologie. Les référentiels des collèges. Rhumatologie. Elsevier Masson, 7e édition.

Le Dr Nassim Guerroui déclare ne pas avoir de lien d'intérêts concernant les données de cet article.

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