Incontinence urinaire : une nouvelle génération de bandelettes urinaires

23/02/2017 Par Marielle Ammouche

Les bandelettes urinaires urétrales constituent le traitement de référence de l’incontinence urinaire d’effort. Les « mini-bandelettes » apportent encore plus d’efficacité et diminuent les risques opératoires.

  Les incontinences urinaires d’effort, qui concernent une femme sur cinq, sont traitées en premier lieu par rééducation périnéale. En cas d’échec ou d’insuffisance d’efficacité sur les fuites, le traitement est chirurgical consistant en la pose de bandelettes sous-urétrales, qui visent à renforcer le sphincter vésical. "Une évaluation rigoureuse de l'équilibre vésico-sphinctérien, réalisée au moyen d'un examen clinique associé éventuellement à un bilan urodynamique est nécessaire afin de bien poser l'indication d'incontinence urinaire d'effort", précise le Dr Denis Prunet (Royan, 17). La bandelette a totalement révolutionné la prise en charge de ce type d'incontinence du fait de sa simplicité et son caractère mini-invasif mais aussi par la durabilité de son résultat. Actuellement 40 000 bandelettes sont posées tous les ans, avec une efficacité estimée à 85%.  

Deux techniques

  Les bandelettes, en polypropylène, sont insérées au moyen de 2 grandes aiguilles. Le chirurgien réalise une petite incision dans le vagin, sous l'urètre. Il sort les deux extrémités de la bandelette soit au niveau du pubis au-dessus de la vulve (technique tension-free vaginal tape ou TVT), soit à la racine de la cuisse (technique trans-obturator tape ou TOT). Il règle ensuite la tension du dispositif en tirant sur les deux aiguilles. Quand la bandelette est correctement positionnée, il coupe les extrémités au ras de la peau et referme les incisions vaginales et cutanées. L’intervention ne dure que 20 mn et peut être réalisée sous anesthésie locale, même si la majorité des praticiens proposent une anesthésie générale ou une rachianesthésie. "Les 2 méthodes sont efficaces", confirme l’association française d’urologie (AFU).  La TOT est plus pratiquée que la TVT, car les complications sont plus rares, mais la TVT garde des indications, en particulier si la patiente est obèse ou si son sphincter est particulièrement faible.  

Essor des bandelettes "transmembranaires"

  Les techniques ont toutefois évolué ces toutes dernières années avec l’apparition des "mini-bandelettes". "Si la première génération avait entraîné de nombreuses déceptions (la bandelette était juste posée et se déplaçait au moindre effort), ces dispositifs sont en revanche très prometteurs", estime le Dr Marc Géraud (Compiègne [60], et membre de l'AFU). "On ne devrait d'ailleurs plus parler de mini-bandelettes car elles sont de taille normale mais de bandelettes "transmembranaires" (TMT)", suggère le spécialiste. En pratique ces nouveaux dispositifs sont positionnés comme les TOT mais au lieu de ressortir à l'extérieur, à la racine de la cuisse, ils s'ancrent à l'intérieur, dans la membrane obturatrice. Ce système est comparable au TOT en la nécessité de ne réaliser qu’une incision sous le méat vagin,  une nette diminution de la douleur en postopératoire ; et un ancrage très solide qui permet à la femme de reprendre plus rapidement une activité sportive sans crainte que le dispositif ne bouge.  

 
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