Jamais d’Ains au troisième trimestre de la grossesse
L’Ansm rappelle que les Ains ne doivent pas être utilisés au dernier trimestre de la grossesse, en raison de risque cardiaque et rénal, parfois mortel pour le fœtus, même après une seule prise
L’Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé lance un appel à la vigilance concernant la prise d’Ains (ibuprofène, kétoprofène, diclofénac..., ainsi que l’aspirine) pendant la grossesse. Des données préliminaires montrent, en effet, qu’un nombre important de femmes enceintes restent exposées à des ces thérapeutiques au-delà du début du 6ème mois de grossesse, que ce soit sur prescription ou en automédication, malgré les contre-indications mentionnées dans les Autorisations de Mise sur le Marché (AMM). Or il est actuellement bien établi qu’une exposition à partir du début du 6ème mois de grossesse expose le fœtus à un risque d'atteintes rénales et cardio-pulmonaires "qui peuvent être irréversibles voire mortelles pour le fœtus et/ou le nouveau-né" précise l’Ansm. Plus précisément, l’Ains peut entrainer une constriction du canal artériel in utero pouvant provoquer, si elle est complète et brutale une mort fœtale in utero, même lors de prises très brèves, voire en prise unique, à posologie usuelle ; ce risque étant d’autant plus important que la prise est proche du terme. Une insuffisance cardiaque droite fœtale avec hypertension artérielle pulmonaire, qui peut être fatale liée à la constriction partielle du canal artériel peut aussi être observée. La toxicité rénale de l’Ains peut, par ailleurs, entrainer un oligoamnios voire un anamnios, et une insuffisance rénale chez le nouveau-né En conséquence, l’Ansm rappelle que les Ains sont "formellement contre-indiqués » à partir du début du 6ème mois de grossesse (au-delà de 24 semaines d’aménorrhée). Cette contre-indication s’applique à tous les Ains, y compris l’aspirine, qu’ils soient sur prescription médicale ou en vente libre, « quelle que soit la durée de traitement et la voie d’administration : notamment orale, injectable, et cutanée". En outre, le célécoxib et l’étoricoxib sont contre-indiqués pendant toute la grossesse. Et de façon générale, l’Ansm rappelle la nécessité de "réévaluer tout traitement médicamenteux pendant la grossesse". En particulier, jusqu’au 5ème mois de grossesse, les Ains "ne doivent être utilisés que lorsqu'ils sont indispensables, à la dose efficace la plus faible et pendant la durée la plus courte".
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