Alerte sur une augmentation des infections à entérovirus chez les nouveau-nés
Les EV sont généralement responsables de deux pics épidémiques, un en juin-juillet, puis un autre de plus faible ampleur à l’automne. Mais la crise Covid a bouleversé l’épidémiologie de ce virus. Ainsi, l’incidence de ces infections a largement diminué sur la période 2020-2022, du fait des mesures barrières. Par la suite, courant 2022, une augmentation de la proportion d’infections néonatales à EV a été observée : 25,7% des infections à EV, contre 12,8% sur la période 2016-2021. En 2023, le nombre de cas d’infections à EV déclarées reste, à la date du dernier bulletin de situation de Santé publique France (le 5 juillet), "bien inférieur à celui observé avant 2020" ; cependant, les autorités s’inquiètent d’une recrudescence observée depuis la fin du mois de juin. Le nombre de passages aux urgences et d’hospitalisation pour méningite virale augmente et "atteint depuis des niveaux comparables à ceux de 2018, ce qui pourrait indiquer un pic estival attendu dans les prochaines semaines", ajoute Santé publique France (SpF). L’agence appelle donc à la vigilance pour cet été "devant toute recrudescence des cas d’infections à EV et de méningites virales, en particulier chez les très jeunes enfants". Il s’agit de porter une attention aux tableaux de sepsis néonatal, et d’infection sévère, en particulier neurologique, survenant chez un nouveau-né. En cas de suspicion d’une infection à EV, il est fondamental de réaliser des prélèvements adaptés à la recherche du génome des EV (sang, échantillons nasopharyngés, selles). Et toute infection néonatale ou atteinte neurologique sévère associée à une infection à EV doit être signalée aux laboratoires du CNR. Parmi les entérovirus, les autorités maintiennent leur alerte sur les infections néonatales sévères "en lien avec la circulation d’un nouveau variant d’echovirus-11 détecté depuis le mois de juin 2022 et n’ayant jamais été identifié auparavant". Neuf cas ont été détectés entre juillet 2022 et mars 2023, chez des nouveau-nés de moins de 7 jours (dont 4 paires de jumeaux) ont été infectés par cet E11, à l’origine de 7 décès (dont 3 paires de jumeaux). Et plusieurs autres cas ont ensuite été rapportés dans d’autres pays européens, ainsi qu’un cas supplémentaire, déclaré en France en juillet. Ces infections attirent particulièrement l’intention car elles peuvent entrainer une aggravation rapide et brutale. "L’excès de mortalité constaté en 2022-2023 pourrait s’expliquer par une circulation accrue de l’échovirus-11 mais aussi par les caractéristiques de ce nouveau variant qui sont en cours d’investigation", explique SpF. La précocité de l’infection (dans les 7 premiers jours de la vie), la prématurité et le petit poids de naissance pourraient constituer d’autres facteurs de risque de complication.
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