Cancer de la prostate : mobilisation pour le dépistage

12/05/2022 Par Marielle Ammouche
Urologie

L’Association française d’urologie (AFU) lance une vaste campagne d’information sur le cancer de la prostate. Cette pathologie est en effet fréquente (touchant 1 homme sur 7 au cours de sa vie), et à l’origine de 8.100 décès par an. Or selon l’AFU, cette mortalité pourrait être réduite par un dépistage précoce.

 

L’information est donc primordiale. Et ce, d’autant que le cancer de la prostate a bénéficié de progrès majeurs ces dernières années, que ce soit dans les connaissances sur la maladie ou dans sa prise en charge (du dépistage au traitement).  

Ainsi, les facteurs de risque génétiques, ethniques ou environnementaux ont été précisés. "La prise en compte de l’hérédité s’est également renforcée au cours des dernières années avec, d’une part, une meilleure connaissance des différents gènes défaillants dans les rares formes héréditaires de la maladie et la façon de prendre en charge les apparentés de ces familles pouvant être exposés aux cancers de la prostate ou du sein en cas de mutation BRCA2, et d’autre part, un dépistage dès 40 ans du fait de la survenue plus précoce de la maladie et de son mauvais pronostic évolutif", précise le Dr Guillaume Ploussard, responsable du comité cancer de la prostate du comité de cancérologie de l’AFU. 

Le dépistage par PSA est plus personnalisé en fonction des dosages de PSA, et des caractéristiques de l’individu (âge, antécédents de cancers dans la famille, origine ethnique…). L’utilisation de l’imagerie par IRM a entrainé un moindre recours aux biopsies de la prostate. Et le Pet scan permet de mieux visualiser l’extension éventuelle du cancer dans l’organisme, et bientôt de guider le traitement des métastases par radiothérapie interne vectorisée.  

Les stratégies thérapeutiques ont changé. Dorénavant, on ne traite plus systématiquement tous les cancers de la prostate, mais uniquement ceux qui sont agressifs et de mauvais pronostic. Les techniques d’ablation se sont aussi améliorées grâce notamment à la robotisation. La radiothérapie est devenue plus précise, diminuant ainsi ses effets secondaires. Et la chimiothérapie, l’hormonothérapie, et la personnalisation en fonction du profil moléculaire de la tumeur ont permis d’accroître l’espérance de vie des patients aux stades métastatiques.  

La campagne de l’AFU vise donc à "mieux faire connaître cette maladie et la façon de la découvrir au stade de début de son évolution, lorsqu’elle peut encore être guérie", précise le Pr Georges Fournier, président de l’AFU. Elle a aussi pour objectif de souligner les progrès de la prise en charge et de lutter contre la méconnaissance et les idées reçues.  

La campagne sera clôturée par une grande manifestation sportive : "Je roule contre le cancer de la prostate". Il s’agit de l’ascension du Mont Ventoux, qui aura lieu le 17 septembre, quelques jours avant la Journée européenne de la prostate, le 20 septembre. Patients, médecins et grand public seront unis au sein d’un peloton solidaire derrière Bernard Hinault et Michel Cymes jusqu’au sommet. La manifestation sera ouverte à tous. L’intégralité des bénéfices sera versée au fonds de recherche contre le cancer de l’AFU. 

Les bienfaits d’une activité physique sont aujourd’hui, en effet, bien établis. Pour le Dr François Rozet, administrateur de l’AFU : "La qualité de vie, c’est finalement ce qui correspond le mieux à la définition même de la santé selon l’OMS : un état complet de bien-être physique, mental et social. C’est pourquoi nous devons accompagner les patients dans leurs parcours de soins en prenant en compte leur état physique, mental et social. Pour aider à cela, l’apport d’une activité physique adaptée est primordial. Le fait de rouler contre le cancer de la prostate et par conséquent de faire la promotion d’une activité sportive, est plus que jamais porteur de sens."

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