Chaque année en France, on compte 2.300 nouveaux cas de cancers chez les adolescents et les jeunes adultes. Au-delà des traitements, l’accompagnement et le soutien psychosocial des 15-25 ans sont fondamentaux. Le pronostic de ces pathologies est généralement bon, avec un taux de survie de 88% à cinq ans, tous cancers confondus (troisième cause de mortalité après les accidents de la voie publique et les suicides).
Cependant, la maladie survient à une période de la vie très spécifique, l’adolescence, au cours de laquelle on doit faire face à la construction de l’identité, de l’indépendance, à l’apparition de la sexualité, de l’orientation scolaire, et à l’entrée dans la vie professionnelle.
Or le cancer a de nombreuses conséquences sur la vie quotidienne et l’avenir des jeunes. Il remet en cause le suivi de la scolarité et l’avenir professionnel. Or "s’il existe des dispositifs pour accompagner les enfants en cours de traitement jusqu’au collège et au lycée, on constate de réelles difficultés au niveau des formations post-bac, en alternance, professionnalisantes et de l’insertion dans le monde du travail de nos jeunes", déplore Marie-Cécile Lefort, infirmière-coordinatrice de l’équipe mobile Adolescents et Jeunes Adultes (AJA). "Il est nécessaire d’améliorer les dispositifs d’entrée dans la vie active pour ces jeunes. Notre rôle essentiel à nous, soignants, vise à aider ces jeunes à concilier projet de soins et projets de vie, à les accompagner pour préserver leur construction identitaire et leur permettre de se projeter vers l’avenir."
Parler de la fertilité et de la sexualié
En outre, le cancer peut avoir un impact sur la fertilité, et oblige les jeunes à se projeter prématurément vers l’avenir. Le maintien de la fertilité doit pourtant être systématiquement discuté, d’autant que des progrès thérapeutiques ont été réalisés dans ce domaine. "Mais il faut aller plus loin encore, dans une prise en compte plus globale qui va au-delà de la fertilité et qui aborde la vie sexuelle et intime de ces jeunes gens en cours de traitement", précise le Dr Valérie Laurence, oncologue médicale et responsable de ce dispositif AJA.
L’Institut Curie a donc créé une unité pluridisciplinaire dédiée aux 15-25 ans au sein de Siredo (pour Soins, Innovation, Recherche, en oncologie de l’Enfant, de l’aDOlescent et de l’adulte jeune, un centre intégré de soins et de recherche créé par l’Institut Curie pour optimiser la prise en charge des enfants et des adolescents et jeunes adultes). Les objectifs sont de personnaliser la prise en charge, améliorer le vécu de la maladie, et permettre aux jeunes de poursuivre leur scolarité, leurs projets de vie, tout en maintenant les liens sociaux et familiaux. "Chaque année, nous accueillons une centaine de jeunes patients au sein de notre unité "Adolescents et Jeunes Adultes". Pour chacun d’eux, une équipe pluridisciplinaire et soudée se mobilise au quotidien pour prendre le temps de l’écoute, de la confiance, de la complicité. C’est grâce à notre collectif que nous offrons à nos adolescents une prise en charge globale de pointe, médicale mais aussi psychologique et socio-éducative", explique le Dr Laurence.
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