Congrès français de rhumatologie : gérer les effets secondaires rhumatologiques des inhibiteurs du check-point

19/01/2018 Par Corinne Tutin
Rhumatologie

Les anti-PD1 et anti-PD-L1 induisent des manifestations inflammatoires ou mécaniques, en général peu sévères. Ces effets secondaires témoignent de la réponse au traitement.

"Les inhibiteurs du checkpoint immunitaire (anti-PD-1, anti-PD-L1) ont changé radicalement le pronostic de plusieurs cancers, dont le mélanome métastatique", s’est félicité le Pr Thierry Schaeverbeke, chef de service de rhumatologie au CHU de Bordeaux. Le prix à payer à cette rupture de la tolérance immunitaire est la survenue d’effets secondaires, dont les plus fréquents sont dermatologiques (érythème, vitiligo), gastro-intestinaux (colites parfois sévères), endocrinologiques (hypophysites, thyroïdites), neurologiques : syndrome de Guillain-Barré. Cependant, ces traitements peuvent aussi provoquer des complications rhumatologiques de tous types : polyarthrites de type « PR », en général avec syndrome inflammatoire biologique modéré, pseudo-polyarthrites rhizoméliques, rhumatismes psoriasiques, myosites, arthralgies, myalgies, tendinopathies... Dans une série de 648 patients suivis au CHU de Bordeaux, recevant une immunothérapie, 43 % des malades ont ainsi présenté un effet secondaire, le plus souvent dermatologique (162 patients), gastro-entérologique (n = 81), ou endocrinologique (n = 67), mais également parfois rhumatologique (n = 49). L’étude récente de M. Kostine, et al.*, a montré que ces manifestations rhumatologiques, qui surviennent en moyenne après 70 jours d’exposition, témoignent d’une réponse au traitement immunologique (85,7% de patients répondeurs en leur présence contre 35,3% en leur absence ; p < 0,0001). Ce meilleur taux de réponse chez les patients avec un effet secondaire a aussi été constaté dans la cohorte bordelaise. "Chez ces patients, le traitement par immunothérapie peut être maintenu le plus souvent", a indiqué le Pr Schaeverbeke. “Les pathologies articulaires répondront en général à une corticothérapie. Plus rarement, le recours à un traitement de fond systémique : méthotrexate ou anti-TNF ou anti-IL 6 peut être nécessaire. Mais, les myosites peuvent être plus sévères".
   

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