Les Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) viennent d’actualiser leurs recommandations sanitaires concernant le Sars-CoV-2, en ajoutant la voie aérienne aux modes de propagation possibles du virus, validant ainsi l’hypothèse d’une transmission entre des personnes situées à plus de 1,80 mètre l’une de l’autre, ou même après le départ du sujet infecté. « Certaines infections peuvent être transmises par une exposition au virus dans de petites gouttelettes et particules qui peuvent rester suspendues dans l'air pendant des minutes ou des heures. Ces virus pourraient être capables d'infecter des gens qui se trouvent à plus de six pieds [1,80 m environ, ndlr] de la personne infectée, ou après le départ de cette personne », précisent les CDC sur sa page dédiée. Il s’agit de « circonstances limitées et rares », ajoutent les CDC. Des études ont ainsi montré l’existence de transmission du coronavirus entre des personnes qui se trouvaient à plus de 1,80 mètre l’une de l’autre, ou peu de temps après que la personne infectée ait quitté la zone. Mais dans ces cas, la transmission a eu lieu généralement dans des espaces mal ventilés et fermés, et survenait au cours d’activités comme le chant ou l'exercice, qui accentuent la respiration. La rougeole, la varicelle et la tuberculose se transmettent également par la voie aérienne. Les experts des CDC estiment que la voie principale de contagion reste les gouttelettes respiratoires de diverses tailles projetées à proximité par une personne infectée, lorsqu'elle tousse, éternue, chante, parle ou respire. Cette mise à jour, dix mois après le début de la pandémie, consacre la validité de nombreuses études démontrant que le coronavirus, sans être aussi contagieux que la rougeole, peut bien être transmis à plus de deux mètres de distance, une hypothèse qui était négligée par les CDC et l'Organisation mondiale de la Santé à l'apparition du Sars-CoV-2.
En conséquence, les CDC notent l'importance de la ventilation dans les espaces intérieurs pour prévenir les contaminations. En revanche, l'infection par une surface contaminée n'est « pas considérée comme une forme commune de propagation du Covid-19 », écrivent les CDC. Pour l'organisme sanitaire, les précautions à prendre ne changent pas : distanciation physique, port du masque, lavage des mains, éviter les lieux intérieurs bondés, et s'isoler quand on est malades. Un groupe de scientifiques américains faisait pression pour une mise à jour des consignes sanitaires officielles, fondées sur une distinction obsolète entre gouttelettes et aérosols datant des années 1930. « Les virus dans les aérosols peuvent rester suspendus dans l'air pendant de nombreuses secondes et heures, comme la fumée, et peuvent être inhalés », ont écrit lundi des experts des universités de Californie, du Maryland, de Virginia Tech et d'autres dans une lettre commune.
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