Les douleurs de l’épaule sont largement dominées par les pathologies de la coiffe des rotateurs qui représentent 70% des cas, et environ 30% des maladies professionnelles reconnues. Par ailleurs, des données de l’Assurance maladie, datant de 2016, ont mis en évidence que, malgré plusieurs recommandations établies depuis 2005, 25% des patients étaient opérés de la coiffe des rotateurs sans avoir reçu, au préalable, le traitement médical adapté. En outre, le nombre de chirurgies pour cette pathologie a augmenté de 76% entre 2006 et 2014. Un constat confirmé par un récent état des lieux effectué par la HAS à partir du Système national des données de santé (SNDS), qui a montré qu’au 2e semestre 2022, 3 629 adultes de 40 ans et plus, avaient été opérés d’une tendinopathie de la coiffe des rotateurs supposée non rompue et non traumatique. L’étude souligne aussi des insuffisances dans le parcours de soins. Ainsi, avant une intervention, 1 patient sur 3 n’a pas eu recours à la kinésithérapie, 1 sur 2 n’a pas reçu d’injections de dérivés cortisonés, et 1 sur 3 n’a pas eu de radiographie en première intention dans les 18 mois précédents la chirurgie. Le nouveau texte de la HAS insiste, tout d’abord, sur l’importance de l’examen clinique, "crucial" pour poser un diagnostic et évaluer le retentissement. "La prescription d'imagerie ne doit être envisagée que si l’examen clinique conduit à suspecter une pathologie sévère", ou en cas de persistance des symptômes, précise ensuite la HAS. En effet, environ un quart des douleurs d’épaule s’améliorent spontanément en 4 à 6 semaines. Concernant la prise en charge thérapeutique, la HAS rappelle que "la chirurgie n’a pas d’intérêt dans la tendinopathie non rompue de la coiffe des rotateurs". Le traitement médicamenteux doit être progressif, adapté, et peut faire appel aux antalgiques, anti-inflammatoires non stéroïdiens, et injections de dérivés cortisonés dans l’épaule. Il doit être associé à une prise en charge non médicamenteuse : kinésithérapie, éducation et conseils de prévention. En l’absence d’évolution favorable, un avis de spécialiste est conseillé ; et d’autres examens – principalement une échographie, puis une IRM - peuvent être effectués. Pour accompagner les professionnels de santé, la HAS accompagne ses recommandations d’un algorithme de prise en charge d’une épaule douloureuse non traumatique, non calcifiante.
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