Parmi eux, la grande majorité (80%) sont en rapport avec une exposition à l’amiante. Il s’agit généralement de cancers pulmonaires (70%), contre 30% de mésothéliomes. Les autres cancers professionnels sont représentés par les tumeurs de la vessie, les cancers naso-sinusiens et les leucémies. Hors amiante, interdit depuis 1997 en France, l'exposition aux poussières de bois, au benzène et aux goudrons, bitumes et asphaltes est à l'origine de la moitié des cas, souligne l'Assurance maladie. Les dernières données épidémiologiques faisaient état de 214 021 nouveaux cas de cancers chez pour les hommes et 185 605 chez les femmes en 2017 en France métropolitaine. Au regard de ces chiffres, la part des cancers professionels peut paraître faible. Mais leur progression alerte. Et il est difficile de prévoir l’évolution de la situation. Ces cancers, c'est un peu "un regard dans le rétroviseur", ils reflètent "ce qui s'est passé il y a 30, 40 ans en termes d'exposition professionnelle" car ce sont des "pathologies à effet différé", a observé Marine Jeantet, directrice des Risques professionnels. La situation reflète "la structure d'emploi des cinquante dernières années" et non "l'exposition actuelle des salariés", souligne l'Assurance maladie. "Il est difficile de savoir, ajoute-t-elle, le type de cancers qui seront reconnus d'origine professionnelle dans 30 ans, ainsi que le profil des salariés touchés." Les personnes touchées sont dans la grande majorité des hommes (96%), des ouvriers (80%), et sont âgées en moyenne de 68 ans (73 ans en moyenne pour les cancers de l'amiante, 56,5 ans pour les cancers liés au benzène) au moment de la reconnaissance en maladie professionnelle. Sur le plan géographique, la partie nord de la France est particulièrement concernée, en raison de l’implantation d’une grande partie des activités ayant utilisé l’amiante par le passé. La métallurgie compte le plus grand nombre de cas (39%). Viennent ensuite le BTP (24%) et, dans une moindre mesure, l'industrie chimique et le secteur du bois (9% chacun). Les cancers professionnels représentent un coût de 1,2 milliard d’euros pour les entreprises à travers leurs cotisations accident du travail/maladie professionnelles (AT/MP). L’Assurance maladie souligne cependant que de nombreux cancers ne sont pas déclarés en raison de la longueur du délai entre exposition et apparition de la pathologie, et/ou de la complexité des démarches à engager, souligne l'Assurance maladie. Pour un meilleur accès aux droits des assurés, elle va mettre en place un dispositif d'aide à la déclaration et expérimenter une détection ciblée à l'occasion de contrôles réalisés par ses médecins-conseils.
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