Hémorragies du post-partum : intérêt d’un antifibrinolytique peu couteux
Selon une vaste étude publiée dans The Lancet, l’acide tranexamique, pourrait permettre de réduire d'un tiers les décès maternels dus hémorragies sévères du post-partum
Les hémorragies du post-partum constituent la principale cause de mortalité maternelle dans le monde, responsable de 100 000 décès par an, dont 99% dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Pour tenter d’améliorer la situation des chercheurs britanniques ont mené une étude visant un évaluer l’efficacité de l’acide tranexamique (Exacyl, Spotof), un antifibrinolytique peu coûteux, déjà indiqué en France dans les ménométrorragies. L’intérêt de cette molécule n’est pas récent. "Les chercheurs qui ont inventé l'acide tranexamique il y a plus de 50 ans espéraient réduire les décès par hémorragie du post-partum, mais n'avaient pu persuader les obstétriciens à l'époque de mener un essai", commente le Pr Ian Roberts (London School of Hygiene & Tropical Medicine) qui a co-dirigé l'étude. A présent, "nous avons enfin ces résultats qui, nous espérons, vont pouvoir aider à sauver la vie de femmes dans le monde entier", ajoute-t-il. En outre, des travaux antérieurs, parus dans le même journal médical, avaient montré que l'administration précoce de ce médicament permettait de réduire les décès par saignements chez des patients traumatisés. Au total, 20 000 femmes présentant une hémorragie post-accouchement par voie basse ou par césarienne, et provenant de 21 pays, ont été inclues dans cette étude, principalement en Afrique et Asie. Elles ont été randomisées pour recevoir soit 1g d'acide tranexamique injecté par voie intraveineuse soit un placebo, en plus des soins habituels. En cas de poursuite du saignement après 30 minutes, ou de rechute dans les 24 heures, une deuxième dose était administrée. Les résultats ont mis en évidence 155 décès dans le groupe des femmes traitées par acide tranexamique, contre 191 dans le groupe placebo. Le médicament a été particulièrement efficace lorsqu'il a été administré dans les 3 heures suivant le saignement, réduisant les décès d'un tiers (89 décès chez les femmes traitées contre 127 chez les autres). Ces résultats suggèrent que ce médicament devrait être utilisé comme traitement dès que possible, en première intention, suggèrent les auteurs. Il est actuellement recommandé par l'OMS mais seulement si d'autres médicaments ont échoué.
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?
Stéphanie Beaujouan
Non
Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus