Hépatite B : un défaut de prévention vaccinale chez les homosexuels
Les données proviennent de l’analyse de 2 645 HSH fréquentant des lieux de convivialité gays dans cinq grandes villes métropolitaine (Paris, Lille, Lyon, Montpellier, Nice), qui ont rempli de façon anonyme un autoquestionnaire et ont subi un prélèvement de sang capillaire dans le cadre de l’enquête transversale Prevagay 2015. Les résultats ont montré que, globalement, la prévalence de l’infection par le VHB était faible (0,6%), notamment à Paris (0,2%). La tendance évolutive est à la baisse, en comparaison des chiffres de 2009 sur une enquête réalisée à Paris uniquement (1,4%), même si "la comparaison doit rester prudente du fait de méthodologies d’échantillonnage différentes entre les deux études et du faible nombre d’HSH séropositifs pour l’AgHBs", soulignent les auteurs de cette étude. La prévalence apparait plus élevée chez les HSH séropositifs pour le VIH (n=433), estimée à 1,5%. Point négatif, la couverture vaccinale (CV) contre le VHB a été estimée à 63%, et à 73,9% si on excluait ceux qui ne savaient pas s’ils étaient vaccinés, un chiffre stable par rapport à celui retrouvés dans Prevagay 2009, qui était de 70,7%. Si cette CV apparait supérieure à celle retrouvée en population générale (47%), elle reste cependant "insuffisante dans les sous-groupes ciblés par les recommandations lors de la réalisation de l’étude", insistent les auteurs. En particulier la CV était de 67,7% chez les sujets séropositifs pour le VIH, de 66,1% chez ceux avec partenaires multiples, et de 82,2% chez les utilisateurs de produits psychoactifs par voie parentérale en contexte sexuel pendant la dernière année. Les recommandations vaccinales ont été élargies en 2018. Dans ces nouvelles populations ciblées aussi la CV était insuffisante : 71,9% chez les HSH ayant eu une IST récente, ou 69,4% chez les utilisateurs de drogues par voie intranasale. En revanche, elle était importante chez les HSH séropositifs pour le VHC (90,1%). Dans Prevagay 2015, la vaccination était associée à un haut niveau d’éducation, une aisance financière, ainsi que des facteurs liés à une attitude globale de prévention (antécédents d’IST, au dépistage de l’hépatite C dans les 12 mois, à l’infection par le VHC et à la vaccination contre le méningocoque C). "Ces résultats incitent à la diffusion de messages globaux de prévention de santé sexuelle couplant la vaccination et les actions de dépistage", concluent les auteurs de Santé publique France.
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