Hypertension et diabète, alliés pour le pire, partagent leurs occasions de dépistage
Les chiffres sont éloquents. Plus de 5 % (5,4 %) de la population adulte est traitée pour un diabète, de type 2 (DT2) pour 92 % d’entre eux. Au moins 500 000 personnes atteintes de DT2 supplémentaires s’ignorent. Et le taux de prévalence augmente en continu, de 3 à 3,5 % par an. « Or, rappelle le Dr Jean-François Thébaut, vice-président de la Fédération Française des Diabétiques (FFD), le DT2 est la première cause de cécité, d’amputation » (plus de 25 000 personnes hospitalisées pour une plaie du pied, près de 9 000 amputations en un an), et de dialyse, selon la dernière synthèse épidémiologique de Santé publique France. En outre, près de 20 000 patients ont été hospitalisés pour un accident vasculaire cérébral et plus de 8 000 pour un infarctus du myocarde. Les décès sont dans la grande majorité des cas d’origine cardio-cérébro-vasculaire. Facteur de risque de Covid A ces complications récurrentes, s’est ajoutée en 2020 le Covid, le DT2 étant un facteur indépendant de formes graves et de mortalité : 20 à 30 % des décès liés au Covid dans le Monde se sont produits chez des patients ayant un DT2. Un constat qui justifie les campagnes de prévention primaire, à l’image de la Semaine de prévention du diabète, et la promotion du test FindRisk (cf Pour en savoir plus) en 8 questions pour évaluer son risque et la nécessité de réaliser une glycémie à jeun, première marche du diagnostic. S’agissant des patients conjuguant un DT2 et une HTA (69 % des diabétiques de type 2 ont une HTA et 21 % des hypertendus de plus de 35 ans ont un DT2 d’après la dernière enquête FLAHS de 2019), « la bonne nouvelle, rapporte le Pr Xavier Girerd, président de la Fondation de recherche sur l’hypertension artérielle (FRHTA), est que si l’on traite correctement les cofacteurs du DT2, c’est-à-dire l’HTA et l’hyperlipidémie, la mortalité des patients DT2 diminue, ce qui doit donc nous inciter à dépister les co-facteurs de risque ». Investiguer une obésité abdominale L’obésité viscérale est une caractéristique commune aux patients diabétiques, hypertendus ou DT2 et hypertendus à la fois, qui se traduit par un « gros ventre ». Celui-ci doit être mesuré et l’une ou l’autre affection ainsi dépistée puisque l’on peut débuter une maladie métabolique par une HTA ou un DT2 : c’est tout l’intérêt du dépistage du DT2 chez un sujet hypertendu ou l’inverse, ces signaux d’alerte permettant d’aller très vite au diagnostic. En lien avec la graisse viscérale encore et l’insulinorésistance associée, il peut exister une...
sarcopénie qui touche la qualité des muscles du thorax, des bras et des jambes. « Une fois celle-ci repérée, elle peut être enrayée grâce à l’activité physique qui est aussi un moyen de soigner le DT2 et l’HTA », souligne le Pr Girerd. « Par ailleurs, l’obésité viscérale est un point d’accroche du Sars-CoV2, la charge virale étant d’autant plus élevée que les petits vaisseaux de la graisse abdominale sont nombreux », décrit l’expert. Marge de progrès Enfin, la qualité du traitement d’une HTA en France est à l’évidence perfectible d’après les résultats d’une étude publiée le 24 août dernier dans The Lancet : 25 % des hypertendus français, femmes ou hommes, sont effectivement traités et contrôlés (ce qui place la France à la 23ème place -sur 27 pays occidentaux les plus riches- pour la prise en charge des femmes, à la 19è place pour les hommes). C’est pourquoi, dans le cadre de la campagne de prévention et de dépistage qui débute le 24 septembre, la Fondation de Recherche sur l’HTA met à disposition dans les régions des tensiomètres automatiques (aujourd’hui recommandés) et un outil numérique simplifié de dépistage de l’HTA (cf Pour en savoir plus), basé sur 3 mesures à une minute d’intervalle, à confirmer éventuellement, si le résultat n’est pas satisfaisant, par une automesure sur 3 jours.
-http://contrelediabete.federationdesdiabetiques.org/le-test/ (FindRisk), pour calculer son risque/ses prédispositions au DT2 et consulter le programme de la campagne
-www.depisthta.net, pour l’outil de dépistage de l’HTA ; http://www.frhta.org/_upload/tiny_mce/releve_autodepistage_a5.pdf, pour sa version simplifiée, proposée dans le cadre de la Semaine de prévention
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