Ainsi, environ 175 grossesses sont encore dénombrées chaque année chez des femmes exposées à l’isotrétinoïne, un chiffre qui ne faiblit pas depuis 10 ans. Pourtant, la prescription de ce traitement des formes sévères d’acné est strictement interdite pendant la grossesse, du fait d’un risque très élevé de malformations graves (plus de 30%) chez les fœtus (anomalies du cerveau, du visage ou du cœur). Par ailleurs, des cas de troubles psychiatriques graves (anxiété ou changements de l’humeur, dépression ou aggravation d’une dépression incluant des tentatives de suicide) sont toujours rapportés. Or les traitements à base d’isotrétinoïne ne doivent pourtant être prescrits qu’en dernière intention pour les acnés sévères. Des mesures de réduction des risques ont été mises en place (restriction des conditions de prescription et de délivrance, documents d’information, courriers de liaison…). Mais elles apparaissent insuffisantes. Face à ce constat, l’agence sanitaire tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme. Elle s’adresse aux médecins pour qu’ils ne prescrivent les traitements à base d’isotrétinoïne qu’en dernière intention, uniquement en cas d’échec des traitements classiques (antibiothérapie et traitements locaux). Une cure de 4 à 6 mois étant généralement suffisante. Il s’agit aussi de s’assurer de l’état psychologique du patient avant, pendant et après traitement (échelle ADRS, par exemple). Par ailleurs, le risque tératogène doit être limité par diverses mesures : contraception, tests de grossesse, divers documents d’information… L’ANSM prévoit de réunir par ailleurs début 2021, des représentants des professionnels de santé et des patients pour discuter d’actions à mettre en œuvre afin de poursuivre et de renforcer la réduction des risques liés à la prise de ces médicaments.
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