Nourrisson à risque de diabète de type 1 : le lait hydrolysé ne réduit pas le risque

12/01/2018 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie

Des travaux préalables ont suggéré que l’exposition précoce à des protéines alimentaires complexes pouvait augmenter le risque de diabète de type 1 chez les enfants ayant une prédisposition génétique à faire un diabète. Quel est alors l’effet de laits infantiles ne contenant pas de protéines intactes au moyen d’une hydrolyse extensive ?

Dans une étude récemment publiée dans le JAMA, des auteurs ont comparé sur l’incidence du diabète de type 1, d’un sevrage de l’allaitement pour un lait infantile très hydrolysé, à base de caséine et pour un lait conventionnel. Ils ont donc mis en place un essai randomisé international en double insu portant sur 2 159 enfants ayant une susceptibilité génétique dépendante du HLA et/ou un frère ou une sœur ayant un diabète de type 1, recrutés entre mai 2002 et janvier 2007 dans 78 centres de 15 pays. 1080 ont été randomisés pour être sevrés de l’allaitement maternel vers un lait à base de caséine très hydrolysée et 1 318 pour recevoir un lait conventionnel (composé de 80 % de protéines de lait de vache intactes et 20 % de protéines de lait hydrolysé). Le suivi a été mené jusqu’en février 2017. Sur les 2 159 nouveau-nés dont 47.3 % de filles qui ont été randomisés, 1 744 (80.8 %) ont fini l’étude. Les participants ont été suivis sur 11.5 années. Le risque absolu de diabète de type 1 était de 8.4 % chez ceux qui avaient été randomisés au lait hydrolysé de caséine et de 7.6 % chez ceux qui étaient randomisés au lait conventionnel (différence = 0.8 % ; IC 95 % = -1.6 % à 3.2 %). Le hazard ratio pour le diabète de type 1 ajusté au HLA, à la durée de l’allaitement, à la durée de la consommation du lait, au sexe et à la région était de 1.1 (0.8 à 1.5, p = 0.46). L’âge médian au diagnostic de diabète de type 1 était similaire dans les deux groupes (6 ans versus 5.8 ans). Les infections des voies respiratoires étaient l’effet secondaire le plus souvent rapporté avec une fréquence de 0.48 ou 0.50 événements/an selon les groupes. En conclusion, chez les enfants à risque de diabète de type 1 sevrés de l’allaitement maternel pour un lait très hydrolysé en comparaison d’un lait conventionnel, il n’y a pas de réduction de l’incidence cumulée de diabète de type 1 après un suivi médian de 11.5 années. Il n’y a donc pas lieu de modifier les recommandations alimentaires chez les enfants à risque de diabète de type 1.  

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