La lutte contre le surpoids et l’obésité est un défi majeur. En France, le surpoids concerne 49% des adultes et 17% des enfants de 6 à 17 ans. Dans ce contexte, les pouvoirs publics ont mené, depuis 2001, divers plans et programmes pour tenter de mieux prévenir cette pandémie. Certains résultats positifs ont été constatés. Ainsi, depuis 2005, le nombre de personnes obèses s’est stabilisé. En revanche, les études montrent que les inégalités sociales et territoriales se sont aggravées, en particulier dans les départements d’Outre-mer. "Les politiques de prévention et de lutte contre l’obésité sont volontaristes, en particulier les campagnes d’information et de communication, mais elles souffrent d’un manque de lisibilité et de coordination, et leurs effets sont, par ailleurs, difficiles à mesurer", résume la Cour des comptes, qui vient de publier un rapport sur ce sujet. Les programmes souffrent ainsi d’un défaut de pilotage, et d’un manque de coordination. En conséquence, "la déclinaison des plans s’est faite de manière hétérogène" sur le territoire, affirment les auteurs du rapport. Une obligation du NutriScore Les Sages recommandent par ailleurs des mesures plus incitatives vis-à-vis des industriels. En effet, les mesures actuelles concernant la qualité de l’offre alimentaire ne reposent que sur la bonne volonté de ces derniers, "ce qui favorise les mauvais comportements alimentaires des populations les plus vulnérables et en particulier des enfants, soumis à un marketing intensif à la télévision et sur d’autres supports", souligne la Cour des comptes. Les auteurs du rapport reconnaissent l’utilité du Nutri-Score, mais soulignent la mauvaise volonté des industriels, considérant que cet indice "devrait être rendu obligatoire dans le droit européen pour être pleinement efficace", ce qui n’est pas encore le cas car cela "se heurte encore à l’opposition d’une partie des industriels du secteur de l’agro-alimentaire". Parmi les leviers envisageables pour améliorer la situation, la Cour des comptes propose d’envisager une taxation des produits nocifs pour la santé, à l’instar du tabac, ou des boissons sucrées, et qui a "démontré son efficacité dans plusieurs pays". "Une action plus résolue pourrait être envisagée, au vu d’une évaluation approfondie de son impact" jugent les sages. En outre, la "loi Lurel", votée en 2012 pour limiter le surdosage en sucre pratiqué par l’industrie alimentaire dans les produits destinés aux départements d’outre-mer, "reste inappliquée près de 7 ans après son adoption". Les auteurs du rapport recommandent donc de revoir les conditions de son application effective. Des taux maximaux de sel, de sucre et de gras dans la composition nutritionnelle des aliments, pourraient aussi être déterminés au terme d’une concertation avec les industriels. Enfin, concernant la prise en charge médicale des patients, les sages jugent qu’elle "est encore insuffisante malgré les efforts engagés, notamment pour les enfants, dont le suivi s’est amélioré grâce aux réseaux pédiatriques de prévention et de soins et aux centres spécialisés de l’obésité".
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