Au premier jour des vacances scolaires, le Conseil scientifique a publié son premier avis consacré à la situation épidémiologique en France liée au Covid-19. "Un rebond pandémique en France et en Europe affecte les sujets âgés et reste pour l'instant d'intensité modérée mais avec une dynamique à surveiller", écrit l’instance, officiellement installée fin septembre en remplacement du Conseil scientifique qui avait vu le jour lors de l’apparition du virus sur notre sol. "L’analyse des taux de croissance des différents indicateurs épidémiologiques suggère qu’on pourrait être très proche du pic épidémique, c’est-à-dire le moment où le taux de croissance est égal à zéro", peut-on lire dans l’avis. Par ailleurs, "la vague épidémique apparue mi-septembre et liée aux sous-variants d’Omicron BA.4/BA.5, a un retentissement hospitalier direct moins important que les vagues antérieures".
La gravité de cette 8e vague semble "amortie par l’immunité collective acquise par les vaccinations et les expositions antérieures au virus", estiment les experts. Celui-ci n’en demeure pas moins "potentiellement létal chez les personnes fragiles à haut risque de forme grave et notamment chez les immunodéprimés peu répondeurs à la vaccination". Chaque jour en effet, 70 personnes décèdent encore du Covid-19 en France. Croissance rapide de BQ.1.1 Présidée par la Pre Brigitte Autran, l’instance constate toutefois une croissance rapide de BQ.1.1, sous variant d’Omicron, sur le territoire national. Ainsi, les "signaux encourageants doivent être tempérés". "Le niveau d’échappement immunitaire de BQ.1.1 est incertain, et il apparaît une proximité significative entre les vaccins bivalents à valence BA.5 et ces nouveaux lignages BQ.1.1. S’il n’est pas encore observé d’impact clinique significatif lors d’une infection par ces virus, cela devra être surveillé", écrivent les 19 membres du comité. Si BQ.1.1 est plus contagieux, "on pourrait observer un rebond de la vague mais il ne sera visible que dans une ou deux semaines", a précisé le virologue Bruno Lina, membre du Covars, lors d'un point presse. Il apparaît néanmoins "que le redémarrage épidémique observé en France, comme dans une partie de l’Europe, ne semble pas être dû à l’apparition d’un nouveau variant stricto-sensu", explique le Covars ; mais plutôt à un ensemble de facteurs : baisse d’immunité collective, conditions climatiques favorable à la diffusion du virus, niveau de circulation significatif en population lors de la reprise scolaire, évolution des virus. Dans un contexte de grande tension hospitalière et d’apparition d’autres maladies infectieuses hivernales pouvant impacter notre système de santé (grippe, bronchiolites, gastro-entérites…), le Covars prône "une politique très soutenue de prévention intensive des risques grâce à la combinaison d’actions synergiques […] en recommandant de : prévenir, dépister, traiter et impliquer". Parmi ses recommandations : "vacciner, promouvoir le port de masques, contrôler la qualité de l’air". Il conseille également de renforcer la communication autour du port du masque, même s’il n’appelle pas à une généralisation, mais plutôt à la responsabilité de chacun. "L’évolution de cette recommandation de port du masque dépendra de l’évolution de l’épidémie et de l’apparition de nouveaux variants à potentiel épidémique dans les semaines et mois à venir." Le Covars insiste également pour continuer à promouvoir les tests antigéniques et les autotests, et faciliter l’accès aux tests PCR. Dans le cadre des traitements, il appelle à "amplifier l’usage du Paxlovid", "seul traitement de première intention à utiliser dans les 5 jours des premiers signes, quel que soit le variant de SARS-CoV-2, en levant les réticences à utilisation, clarifiant la démarche dans les situations à risque d’interactions médicamenteuses, et facilitant les prescriptions, notamment grâce à la prescription anticipée conditionnelle pour les patients à risque". Il apparait aussi important pour les experts du comité de "faciliter l’accès aux traitements injectables par une information accrue des patients et des professionnels, ainsi que l’organisation de parcours de soins ambulatoires Covid-19 de novo, dédiés à l’administration des anticorps chez les patients atteints du virus, ou d’augmentation des capacités d’accueil dans des structures type HDJ des filières de soins pour les administrations régulières pour la prophylaxie préexposition". [avec AFP]
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