Une équipe milanaise a donc tenté d’évaluer durant toute l’année 2021 les caractéristiques permettant de différencier les maladies de Basedow survenues très tôt après une vaccination COVID-19 (dans les 4 semaines) des autres types de maladies de Basedow. Parmi les 64 patients ayant présenté un premier épisode de maladie de Basedow durant l’année 2021 et suivis dans ce centre milanais, 20 (31.2 %) l’avaient démarré dans les 4 semaines suivant l’administration du vaccin. En comparaison avec les 44 autres patients, les 20 patients ayant développé une maladie de Basedow précocement après la vaccination étaient plus âgés (âge médian 51 ans vs 35 ans ; p = 0.003) et étaient plus souvent des hommes (40 % vs 13.6 % ; p = 0.018). Au diagnostic, les profils biochimiques et immunologiques étaient similaires entre les deux groupes. Toutefois, 3 mois après le début du traitement par antithyroïdiens de synthèse, les patients ayant une maladie de Basedow post vaccination COVID-19 avaient des titres d’anticorps anti-récepteurs de la TSH significativement inférieurs et prenaient une dose moins importante d’antithyroïdiens de synthèse que les autres patients ayant une maladie de Basedow. Aucun des patients du groupe maladie de Basedow post vaccination n’avait d’élévation prolongée de la T3 libre. En conclusion, cette série relativement importante de cas de maladie de Basedow confirme qu’en 2021, la maladie de Basedow post-vaccination anti-COVID-19 pourrait constituer une nouvelle entité nosologique représentant jusqu’à 1/3 des patients évalués pour une maladie de Basedow d’apparition récente dans ce centre milanais. Les caractéristiques cliniques les distinguant des autres cas de maladie de Basedow sont un âge plus âgé au diagnostic, une prévalence masculine supérieure et une meilleure réponse initiale biologique et immunologique. Il sera bien sûr intéressant de suivre à plus long terme l’évolution de ces patients.
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