Ronflements chez les enfants : apport de l'intelligence artificielle et du microbiome
Le ronflement est associé à différents degrés d'obstruction respiratoire, jusqu'au syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS). Le Pr David Gozal (Université de Columbia, Etats-Unis) a rappelé que "le ronflement des enfants s’accompagne de signes objectivables tel que des énurésies, des signes cardiovasculaires et métaboliques, une somnolence excessive et des troubles du comportement et cognitifs. De plus, biologiquement des taux de BNP (Bran Natriuretic Peptide) sont augmentés en cas de ronflement et encore plus en cas d'énurésie". Les manifestations morbides peuvent être silencieuses, le Pr Gozal a montré par exemple la présence de modifications de l'endothélium précurseur d'athérosclérose chez les enfants. De plus, les enfants souffrant d'apnée du sommeil présentent des altérations du bilan lipidique et une insulinorésistance, phénomènes réversibles après traitement par chirurgie, démontrant l'intérêt de traiter
ces jeunes patients. En outre, son équipe a mis en évidence une perte neuronale au niveau fronto-temporal et du tronc cérébral associée aux ronflements. Ce spécialiste souligne "qu'il est difficile à savoir le délai d’installation de
ces troubles car on ne sait pas quand les ronflements et les troubles du sommeil ont commencé. Mais ces phénomènes commencent très rapidement". Des lors, comment explorer ces ronflements ? Le diagnostic d’apnée du sommeil n’est ni aisé ni optimal et peut être discordant par rapport à la clinique. On peut s’aider de nombreux questionnaires mais ils sont d’une utilité limitée. La polygraphie ventilatoire simple ou de la polysomnographie sont utilisés ; mais ils présentent de nombreuses difficultés. La polygraphie ventilatoire est certes plus simple à réaliser, plus rapide et moins chère, cependant, les capteurs peuvent de désadapter au cours de la nuit, le temps d’enregistrement est en moyenne de 4 h sur toute la nuit conduisant à des interprétations potentiellement faussement négatives. De plus, avec cet examen, on observe également de nombreux faux positifs (agitation de l’enfant, âge < 3 ans). La polysomnographie est un examen plus complet mais se réalise dans des centres spécialisés, ce qui peut être difficile pour de jeunes enfants. Il apparait donc nécessaire d’améliorer le diagnostic d’apnée du sommeil chez les enfants. De nombreuses molécules urinaires impliquées dans l'hémostase, l'angiogénèse, le transport lipidique et l'immunité aigue sont modifiées chez ces jeunes patients ouvrant la voie à l’utilisation de biomarqueurs. Des voies de recherches
L'avenir se joue peut-être aussi au niveau de l'intelligence artificielle. En effet, des oxymètres mesurant en temps réel la respiration, et l'éveil, avec des algorithmes, pourraient être d'une grande aide. Les résultats préliminaires d’une étude sur 4 200 enfants semblent prometteurs. Enfin, le Pr Gozal a aussi évoqué une étude de transfert de microbiote d’un modèle murin. Des souris naïves dans lesquelles on a transferé un microbiome issu d’une souris exposée à des apnées du sommeil,
développent les mêmes perturbations cardiométaboliques que la souris initiale. Une étude clinique pédiatrique devrait débuter sous peu comparant le traitement chirurgical à un traitement du microbiome.
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