Ampoules de vitamine D
Vitamine D : le CNGE préconise de nouvelles modalités de supplémentation chez les enfants
Le Collège national des généralistes enseignants (CNGE) recommande de maintenir la supplémentation en vitamine D uniquement avant 1 an et en cas d’allaitement et de facteurs de risque.
Ampoules de vitamine D
Pour arriver à ces conclusions, le CNGE a examiné la littérature concernant la balance bénéfices/risques de cette supplémentation chez les nourrissons et les enfants/adolescents. Et au vu de cette analyse, il considère qu’il faut maintenir la supplémentation systématique en vitamine D des nourrissons en particulier avant l’âge de 1 an, en cas d’allaitement maternel, ou en présence de facteurs de risque de carence. Et ce, même si le bénéfice n’est pas clairement démontré. En revanche, "pour les autres situations cliniques, les données actuelles ne permettent pas de conclure à une balance bénéfice/risque favorable de la supplémentation en vitamine D", affirme le Conseil scientifique du Collège dans un communiqué. Cet avis va à l’encontre des recommandations actuelles (Association française de pédiatrie ambulatoire, Afpa, mars 2022) qui prévoient une supplémentation systématique des jeunes de 0 à 18 ans, avec des doses de 400 UI à 800 UI/j, en fonction de l’âge et des facteurs de risque.
Cette préconisation repose d’abord sur le fait que le rachitisme est devenu une maladie rarissime (incidence de 3 pour 100 000 enfants), dont l’incidence a baissé avec la supplémentation des laits artificiels. Ensuite, les études n’ont globalement pas fait la preuve de l’intérêt de supplémenter les nourrissons, les enfants, et les adolescents. En particulier, chez les bébés de moins de 1 an, les études attestent qu’une supplémentation de 400 UI/j apparait suffisante pour atteindre des concentrations de vitamine D sérique considérées comme "normales". En revanche, les posologies supérieures n’ont pas montré d’effet, et entrainaient un risque de surdosage. Pour cette catégorie d’âge, une revue de la littérature de 2020 (Tan ML, et al. Cochrane Database Syst Rev 2020;12:CD013046.) a conclu qu’en l’absence de facteurs de risque de rachitisme, le niveau de preuve était insuffisant pour conclure à une efficacité clinique de la supplémentation en vitamine D sur la santé osseuse.
Chez les enfants de 1 à 13 ans, et chez les adolescents, les résultats concernant les bénéfices osseux de la supplémentation en vitamine D étaient soit peu fiables, soit négatifs, soit discordants.
En outre, concernant d’éventuels bénéfices extra-osseux, seules quelques données ont suggéré une légère réduction de la sévérité de la dermatite atopique et de la rhinite allergique sans influence sur le contrôle ou la sévérité de l’asthme dans l’enfance. Au final, "l’indication de supplémentation en vitamine D s’est construite sur une observation épidémiologique historique de la réduction de l’incidence du rachitisme", résume le CNGE. Cependant, il considère "raisonnable de maintenir une supplémentation systématique de 400 à 800 UI/jour chez les nourrissons en particulier avant l’âge de 1 an, en cas d’allaitement maternel, ou en présence de facteurs de risque de carence, même si le bénéfice clinique individuel est actuellement impossible à démontrer tant l’incidence du rachitisme est faible". En revanche, le CNGE considère que pour toutes les autres situations, les études ne sont pas assez fiables pour pouvoir conclure à un intérêt de la supplémentation en vitamine D.
Références :
Avis du Conseil scientifique du Collège national des généralistes enseignants (CNGE, 29 mars)
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