TDAH : la HAS veut élargir le diagnostic aux généralistes
Alors qu'il existe un déficit de professionnels spécialisés, la Haute Autorité de santé (HAS) vient de publier des recommandations pour améliorer le diagnostic et la prise en charge du TDAH chez l’enfant et l’adolescent.
Le trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) se manifeste principalement chez l’enfant et l’adolescent par une inattention associée éventuellement à une hyperactivité et à une impulsivité ; ces symptômes persistant sur le long terme et ayant un impact sur la vie scolaire et sociale de l’enfant. Cependant, le diagnostic du TDAH est souvent complexe. Il souffre, en outre, d’un déficit de professionnels spécialisés, ce qui retarde souvent la prise en charge. Pourtant, le TDAH est fréquent, concernant environ 5% des enfants et des adolescents.
C’est pourquoi la Haute Autorité de santé (HAS) vient de publier de nouvelles recommandations sur ce sujet. S’inscrivant dans le cadre de la stratégie nationale pour les troubles du neurodéveloppement, elles complètent celles de 2015 qui étaient plus axées sur le repérage et le suivi par les acteurs de premiers recours.
Ce texte répond à un enjeu majeur d’améliorer le parcours de soins des jeunes patients pour diminuer l’impact de la pathologie sur leur quotidien, et éviter que les symptômes ne s’aggravent. Or, "en France, les professionnels prenant en charge les enfants présentant un TDAH sont encore peu nombreux et répartis inégalement sur le territoire", souligne la HAS. Conséquences, il existe un retard important au diagnostic et à la prise en charge. Pour l’agence sanitaire, il apparait nécessaire d’étendre à divers spécialistes, la possibilité de réaliser ce diagnostic, qui est actuellement réservé aux pédiatres, psychiatres et neurologues pour enfant, seuls autorisés à initier un traitement médicamenteux. En particulier, les médecins généralistes, ayant reçu une formation "structurée et diplômante, en lien avec les collèges nationaux professionnels concernés", pourraient être concernés.
Le texte souligne que le diagnostic repose sur plusieurs entretiens, avec l’enfant seul, entouré de sa famille, ainsi que le recueil de diverses informations auprès de l’entourage et dans les différents lieux de vie (familial, scolaire, périscolaire, etc.). Cela permet au praticien "d’évaluer le développement de l’enfant dans toutes ses dimensions (neurologique, psychomotrice, affective, etc.)". Un examen clinique est aussi indispensable.
Le traitement de première intention est non médicamenteux, reposant sur des approches telles que la psychoéducation "qui consiste à apporter une information structurée sur le TDAH afin d’aider l’enfant et ses parents à comprendre le trouble et gérer son impact". L’accompagnement scolaire permet aussi de bénéficier de conseils pour la mise en place d’aménagements spécifiques. Ce n’est qu’ensuite, et selon la gravité des troubles, qu’un traitement médicamenteux pourra être prescrit.
L’adhésion de l’enfant et de sa famille est fondamentale pour le choix des interventions thérapeutiques.
Pour favoriser l’appropriation de ce texte par les professionnels, la HAS publie aussi une synthèse des recommandations, incluant des arbres décisionnels sur le choix des interventions et leur pertinence, ainsi que deux fiches pratiques sur l’entretien diagnostique, et le suivi du traitement médicamenteux.
La HAS précise enfin que des recommandations spécialement dédiées au TDAH de l’adulte seront publiées fin 2025.
Références :
Haute Autorité de santé (23 septembre)
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