Les bouffées de chaleur touchent 70% des femmes ménopausées et impactent de manière souvent importante le bien-être physique, psychologique et sexuel. Le traitement hormonal de la ménopause est efficace mais n’est pas sans risques. On sait depuis longtemps que l’axe hypothalamo-hypophyso-gonadique régule la concentration des stéroïdes sexuels tout au long de la vie mais ce n’est que récemment que le rôle des neurones hypothalamiques co-localisant les petides kisspeptine, neurokinine B et dinorphine et leurs récepteurs (appelés neurones KNDy) a été mis en évidence.
Des travaux plus récents ont montré que la neurokinine B (NKB) et son récepteur (NK3R) étaient impliqués dans les bouffées de chaleur de la ménopause. Si la signalisation NKB-NK3R est un médiateur important des bouffées de chaleur de la ménopause, son blocage pharmacologique pourrait représenter un outil thérapeutique intéressant. Une publication du Lancet confirme l’intérêt clinique d’un antagoniste du récepteur de la neurokinine 3 si l’on en croit les résultats d’une étude de phase 2, randomisée, en double insu versus placebo menée en Angleterre. L’antagoniste (MLE4901) a été administré chez des femmes âgées de 40 à 62 ans qui avaient, chaque jour, au moins 7 bouffées de chaleur considérées comme sévères ou gênantes, étaient en aménorrhée depuis au moins 1 an et n’avaient pas pris de médicament pour améliorer les bouffées de chaleur dans les 8 semaines précédentes. Elles ont reçu pendant 4 semaines le MLE4901 à la dose de 40 mg deux fois par jour ou du placebo par voie orale. Il s’agissait d’une étude croisée, où chaque phase de traitement était séparée de 2 semaines de wash-out ; 68 femmes screenées ont été randomisées et l’analyse en intention de traiter a porté sur 37 d’entre elles. L’analyse per-protocole a porté sur les 28 participantes qui ont terminé l’étude. Le MLE4901 réduit de 45 % (IC 95 % = 22-67) le nombre total hebdomadaire de bouffées de chaleur en comparaison du placebo. En effet, en intention de traiter, en moyenne ajustée, les femmes ont 49.01 (40.81-58.56) bouffées de chaleur sous placebo et en ont 19.35 (15.99-23.42) sous MEL4901, ce qui donne une différence ajustée de 29.66 (17.39-42.87) (p < 0.001). Le traitement a été bien toléré. Trois participantes ont présenté une augmentation des transaminases (ALAT 4.5 à 5.9 fois la limite supérieure de la normale) 28 jours après avoir commencé le MLE4901 mais les anomalies se sont normalisées en 3 mois. En conclusion, le traitement par un antagoniste du récepteur de la neurokinine 3 (MLE4901) pourrait changer les pratiques car il diminue les symptômes des bouffées de chaleur sans effets secondaires et sans la nécessité d’exposer aux estrogènes. Des études à plus large échelle et pendant une durée plus prolongée sont maintenant nécessaires.
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