Vaccination contre le Covid : importance de l’information et de "l’aller vers" pour les populations précaires 

11/05/2022 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
Les populations précaires (squats, bidonvilles, centres d’hébergement…) ont été surexposées au Covid et ont présenté une morbi-mortalité plus importante, du fait de facteurs liés à leurs conditions de vie principalement (manque d’accès aux soins, promiscuité). Pour ces personnes, la vaccination est donc un enjeu majeur. L’étude Prevac réalisée par Santé publique France a donc cherché à analyser les facteurs qui constituent des freins à cette vaccination.

 

Elle a été menée auprès de 3.800 personnes vivant dans la rue, des squats ou des bidonvilles, en centres d’hébergement ou en foyers de travailleurs, en Ile-de-France et à Marseille sur 227 sites. Elle est la première de ce type en Europe. Elle met en évidence une moindre vaccination que dans la population générale et avec un décalage de deux mois pour la primovaccination.  

Parmi les facteurs intervenant sur le taux de vaccination, le logement apparaît déterminant. Ainsi, en Ile-de-France, la primovaccination était proche de 80% dans les foyers de travailleurs, les centres d’hébergements, et les hôtels sociaux ; mais il était de seulement 40% chez les personnes vivant dans les aires permanentes d’accueil de gens du voyage, les bidonvilles, les squats informels et les personnes vivant dans la rue, que ce soit en Ile-de-France ou à Marseille. 

Les autres facteurs associés à l’accès au vaccin étaient : un âge élevé (supérieur à 65 ans), la langue francophone, le fait de posséder ou d’être en attente d’un titre de séjour valide, d’avoir les repas fournis par l’hébergeur, d’avoir une couverture maladie, d’être suivi par un médecin traitant, d’avoir une opinion personnelle positive sur la vaccination ou d’avoir un entourage favorable au vaccin, d’avoir des sources d’information via l’hébergeur, d’éviter internet et la presse. 

En outre, les sujets qui avaient été hospitalisés pour Covid et ceux qui affirmaient faire confiance aux autorités pour la gestion de la crise étaient également plus vaccinés. Le pass sanitaire a occupé une place prépondérante dans la décision. Et les raisons de non-vaccination étaient similaires à celles observées en population générale, à savoir, la crainte d’effets secondaires et le sentiment d’inefficacité du vaccin. 

Enfin, l’étude confirme l’importance des stratégies de l’"aller vers" qui multipliaient par 3 les taux de vaccination des plus précaires (personnes à la rue, récemment arrivées en France, gens du voyage). Cela a concerné 20% des sujets. La majorité des personnes de l’étude (54,9%) a cependant effectué sa primovaccination dans les centres de vaccination ouverts à tous. "Globalement, les tiers de confiance – travailleurs sociaux et hébergeurs - ont joué un rôle majeur dans la diffusion des informations sur la vaccination", souligne Santé publique France. 

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