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VIH : une étude confirme le relâchement des mesures préventives

Plus d’un Français sur 2 (53%) déclare ne pas s’être protégé systématiquement lors d’un rapport avec un nouveau partenaire. Une hausse de 4 points en 4 ans. C’est ce qui ressort d’une enquête Toluna Harris Interactive pour Gilead réalisée par internet auprès d’un échantillon national représentatif de 2 051 personnes âgées de 15 ans et plus. Ce chiffre confirme la baisse des mesures de protection vis-à-vis des infections sexuellement transmissibles déjà observée dans plusieurs études.

04/07/2024 Par Dre Marielle Ammouche
Infectiologie
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Les raisons évoquées de ne pas se protéger sont principalement la confiance envers le partenaire sexuel, le souhait de meilleures sensations, ou encore le fait d’être sous l’emprise de l’alcool et d’autres substances, ou de ne pas avoir de préservatifs sur soi.

L’étude souligne, par ailleurs, un manque d’information des plus jeunes dans ce domaine. Ainsi, seuls 48% des 15-24 ans savent qu’il est possible de se procurer des préservatifs gratuitement en pharmacie. « Chaque jour, je reçois des personnes qui apprennent leur séropositivité après avoir fait confiance à un nouveau partenaire. On ne peut pas se satisfaire que des jeunes ne se protègent pas, pire qu’ils ne connaissent pas certains dispositifs mis en place par les autorités comme la gratuité des préservatifs pour les moins de 26 ans. Seuls 48% des 15-24 ans le connaissent alors qu’ils devraient être 90% ! » s’alarme le Pr Gilles Pialoux (chef du service de maladies infectieuses, Hôpital Tenon, Paris).

En outre, plus de 30% des personnes interrogées ne se font pas dépister systématiquement après une relation sexuelle non protégée ; une proportion qui monte à 44% chez les 15-24 ans. Les personnes « ne se sentent pas concernées », ou estiment que cela est « trop compliqué ». « Il n’a jamais été aussi simple de se dépister pour le VIH, et pourtant, on voit qu’il reste des obstacles à lever pour avoir une véritable culture du dépistage en France. Cela passe par l’information et l’orientation, bien sûr, mais aussi par la pédagogie sur le VIH/sida : que 12% des Français ne se dépistent pas par peur du résultat, cela fait courir un risque accru pour eux-mêmes et pour d’autres » indique le Pr Pialoux.

Enfin l’étude souligne les nombreuses idées reçues qui persistent. Par exemple, près de 20 % des Français pensent encore en 2024 que le VIH peut être transmis par une piqûre de moustique. Et, pour 71% des 35-49 ans, le VIH est vu comme une maladie dont on meurt encore beaucoup aujourd’hui. Et les Français ne savent pas qu’un patient qui a un traitement bien suivi a une charge virale indétectable et ne transmet plus le virus.

200 000 personnes en France vivent avec le VIH, dont environ 15% ignorent leur séropositivité. Et 5 000 nouvelles contaminations sont comptabilisées chaque année : 31% chez des femmes, et 54% chez des hétérosexuels.

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