La Société française de médecine périnatale (SFMP) tenait son congrès annuel à Lyon, du 18 au 20 octobre. Ses dirigeants se sont exprimés sur la question des "violences obstétricales" et ont mis notamment en perspective le débat qui anime depuis des semaines réseaux sociaux et médias et les résultats de l'enquête nationale périnatale 2016, dont les résultats viennent d'être présentés.
Une polémique est née depuis quelques mois dans les médias et les réseaux sociaux sur la notion de violence obstétricale, locution associée par certains à la maltraitance parfois ressentie lors de soins réalisés en médecine périnatale. Si la SFMP par la voix de son président, le Pr Claude d’Ercole (chef du pôle Femmes-Parents-Enfants, Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille) ne doute pas de l’authenticité des témoignages recueillis et de l’existence de pratiques inadaptées -même si celles-ci sont minoritaires, il lui parait également urgent "de cesser ces échanges conflictuels qui se font au détriment des patientes en premier lieu avec un risque de perte de confiance vis à vis des soignants, de méconnaissance des risques réels liés à la grossesse et à l’accouchement et un refus de soins adaptés pourtant justifiés". Ces échanges se font également au détriment des soignants "avec un sentiment d’injustice en particulier pour les plus jeunes comme le souligne le manifeste sur Facebook de 450 gynécologues obstétriciens, qui disent stop au 'gynécobashing'." Pour la société savante, tout cela aboutit à la pratique d’une "médecine défensive" et à une perte d’attractivité d’une profession déjà en difficulté sur le plan démographique en raison en particulier de sa pénibilité et du risque médico-légal permanent. Les acteurs de la périnatalité souhaitent améliorer la qualité des soins. "Cela nécessite de la volonté et un travail de longue haleine. Cela implique également des moyens humains et matériels dans un contexte économique de plus en plus contraint par une exigence permanente de performance et de rentabilité". Cette amélioration qualitative nécessite également un apprentissage de la relation soignant-soigné, qui a dû évoluer de l’ancien paternalisme vers l’autonomie, l’information et la relation contractuelle, sans pour autant exclure l’empathie. De multiples actions ont abouti à une amélioration progressive mais nette des pratiques comme la mise en oeuvre de recommandations pour la pratique clinique (RPC) organisées par la Haute Autorité de santé, les missions des réseaux de santé en périnatalité, la mise en place de l’entretien prénatal précoce, les espaces physiologiques au sein des maternités, l’expérimentation des maisons de naissance, l’invitation des usagers à siéger au sein des conseils d’administration de sociétés savantes et de réseaux de périnatalité, le développement de travaux de recherche sur les souhaits et la satisfaction des femmes et sur l’impact du stress pendant la grossesse. Pour la SFMP, "il est indispensable d’établir un dialogue sincère entre les professionnels de la périnatalité et les femmes, et de rétablir une relation de confiance lorsque celle-ci est altérée. Cela passe par de la transparence en communiquant des données objectives sur l’état des lieux et l’évolution de nos pratiques. Les résultats de l’Enquête nationale périnatale 2016 montrent une évolution récente et nette de ces dernières. Ils attestent d’une volonté d’éviter les interventions inutiles et de prendre en compte les souhaits des femmes, en leur garantissant les soins nécessaires à la prévention et à la prise en charge des complications. Cela nécessite également une prise de conscience des moyens humains et matériels nécessaires à l’amélioration de la qualité."
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