Dépistage du cancer du sein : toujours en dessous des recommandations européennes au bout de 20 ans
Cette année marque le vingtième anniversaire du programme national de dépistage organisé du cancer du sein. Un bilan publié mardi 15 octobre par Santé publique France montre une diminution progressive de la participation des femmes à ce programme.
Nous fêtons, cette année, les vingt ans du programme national de dépistage organisé du cancer du sein, qui a donc été lancé en 2004. A cette occasion, Santé publique France (SPF) publie un bilan de la participation qui met en évidence une diminution progressive de celle-ci depuis 2011-2012. Un pic avait ainsi été atteint à cette période, à 52,3%. Mais actuellement, la participation n’est plus que de 46,5%.
"La baisse de l'offre en sénologie", qui a compliqué la prise de rendez-vous et allongé les délais, mais aussi "la polémique récurrente autour de l'efficacité de ce dépistage peuvent expliquer en partie ce constat", selon SFP. A partir de 2020, la crise Covid a aussi affecté la participation au dépistage, avec un rythme d'envoi d'invitations perturbé, des délais de rendez-vous et d'examen accrus. "Il est probable que les conséquences des perturbations dues au Covid-19 auront aussi un retentissement sur la participation de 2024", prévient l’agence sanitaire. S'y ajoute une nouvelle organisation du dépistage, où l'Assurance maladie a repris la main sur les invitations, dont il faudra "observer les conséquences sur le long terme".
61 000 nouveaux cas par an
Cependant, à ce chiffre, il faut ajouter environ 10% de recours à un dépistage hors programme. Le taux de couverture globale du dépistage du cancer du sein est donc proche de 60%, ce qui est finalement "proche des 70% recommandés par les instances européennes", considère SPF.
"Il est important que les femmes, qui souhaitent se faire dépister, soient orientées vers le programme national de dépistage organisé, plus performant car s’accompagnant d’une seconde lecture des résultats et d’une meilleure qualité de la procédure dans son ensemble", précise SPF.
Le cancer du sein représente environ 61 000 nouveaux cas par an, et est responsable de 12 000 décès. Il constitue ainsi la première cause de cancers féminins et de décès par cancer chez la femme en France, comme dans les autres pays industrialisés.
Références :
Santé Publique France (15 octobre). Avec AFP
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