"Après la glycémie, le HIV, les hépatites B et C, les bandelettes urinaires, voici la syphilis", s'insurge le SDBIO dans un communiqué diffusé jeudi 1er février. Le Syndicat des biologistes proteste contre un projet d'arrêté élargissant le nombre de dépistages que les pharmaciens d'officine pourront réaliser, et incluant notamment la syphilis.
"Est-il raisonnable d’improviser ce dépistage au moyen d’un test sur bandelette (immunochromatographie rapide) sur sang total réalisé en pharmacie, alors même que les performances analytiques (sensibilité et spécificité) suivant les différents stades de la syphilis, ne sont pas toujours évaluées et sous la seule responsabilité du fabricant ?", interpelle le syndicat, qui rappelle qu'en laboratoire, "une technique ELISA de référence sur sérum est employée en routine" pour détecter la présence d'anticorps anti-Treponema pallidum. "Cet examen de laboratoire peut parfois poser des problèmes d’interprétation nécessitant d’avoir recours à une deuxième technique de dosage en cas de positivité, notamment pour distinguer une infection active d’une cicatrice sérologique", pointe le SDBIO.
"Niveau petit chimiste"
Echaudé par "l'expérience du Covid", le syndicat pointe un risque d'"erreurs, faux positifs ou faux négatifs" généré par ces "tests réalisés dans de mauvaises conditions". Et ce, alors que le dispositif de dépistage des IST sans ordonnance en laboratoire pour les personnes de 26 ans est "en passe d'être généralisé". Et que les laboratoires, eux, sont soumis à une lourde procédure d'accréditation visant à garantir la qualité des soins…
"Pour un même examen, une même situation clinique de demande de dépistage, la dualité de la biologie médicale devient évidente et de plus en plus insupportable : des exigences de haut niveau de qualité pour les laboratoires et un niveau petit chimiste pour d’autres", taclent les biologistes, qui s'attendent à voir l'arrêté "passer en force" malgré les alertes des professionnels, ordres et sociétés savantes.
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