Les médecins saluent la nomination au ministère de la Santé d'Aurélien Rousseau… et le mettent en garde contre la technocratie
Les attentes sont fortes ce vendredi, au lendemain de la nomination d'Aurélien Rousseau, ancien directeur de cabinet de la Première ministre et ancien directeur général d'Ile-de-France, au poste de ministre de la Santé et de la Prévention. Contrairement à ses trois prédécesseurs, le nouveau locataire de l'avenue de Ségur n'est pas médecin, mais haut-fonctionnaire. Son arrivée a malgré tout été saluée par l'UFML comme par Les Libéraux de santé. Le Dr Jérôme Marty, président du syndicat de médecins libéraux, a loué sa "capacité de réaction de la crise du Covid", relevant une gestion "positive" (et "rare") de l'ARS d'Ile-de-France.
Pour Les Libéraux de santé, qui représentent 10 syndicats de professionnels, Aurélien Rousseau "a l'expérience du monde de la santé et de ses difficultés"; "il connait très bien la réalité du système de santé et les défis auxquels les professionnels de santé libéraux sont confrontés au quotidien". Interrogée par l'AFP, la Dre Agnès Gianotti, présidente de MG France, a estimé que le nouveau ministre était "quelqu'un avec qui on pourra échanger".
Quant à l'Intersyndicat national des praticiens d'exercice hospitalier, il souligne qu'Aurélien Rousseau "est connu pour ses prises de position à la défense des hôpitaux publics, lesquels ont été laissés en grande souffrance jusqu'à aujourd'hui". La Fédération hospitalière de France appelle d'ailleurs le ministre à s'atteler sans attendre à la tâche car les sujets sont "nombreux et urgents". Et de citer l'élaboration du PLFSS 2024, "qui sera un moment de vérité pour financer à leur juste hauteur les établissements publics de santé et médico-sociaux", l'attractivité des carrières médicales et paramédicales et le Grand âge, "pour lequel une grande loi de programmation est plus que jamais urgente".
L'UFML et le mouvement Médecins pour demain mettent toutefois en garde le ministre de la Santé contre la technocratie. "Monsieur le Ministre, il va vous falloir tourner le dos au logiciel habituel de ce ministère marqué par la trop grande prééminence de l’administration, une administration qui étouffe en quelques semaines les ministres les uns après les autres…", alerte le syndicat de médecins libéraux. "Nous attendons de vous que vous sortiez des bricolages et de la pensée magique." "Notre système sanitaire est notre bien commun, vous avez montré pendant le Covid votre capacité à agir en terre inconnue et ce n’est pas ce qui caractérise habituellement notre haute administration. Face au drame d'un secteur sanitaire en effondrement, il nous faudra faire preuve d'inventivité, et nous sommes prêts à collaborer pour y parvenir. Les médecins n’ont plus le temps d’attendre", presse l'UFML.
Si Médecins pour demain ne cache pas ses "inquiétudes quant à une dérive volontaire du Gouvernement de technocratiser la politique, loin de la France de terrain", ils espèrent que le nouveau ministre sera "à l'écoute". "Les médecins, loin d'être les corporatistes que l'on décrit ça et là, sont des hommes et des femmes dévoués à leur tâche, qui ne demandent, au fond, qu'une seule chose : être valorisés dans leur métier, se sentir à nouveau utiles au lieu d'être injustement décriés, en un mot retrouver l'humanisme qui nous habite tous en lieu et place du stakhanovisme prôné par nos institutions", résume le mouvement de libéraux.
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