Fin de vie : l’Académie de médecine en faveur d’une assistance au suicide
Il serait "inhumain, lorsque le pronostic vital est engagé non à court mais à moyen terme, de ne pas répondre à la désespérance de personnes qui demandent les moyens d’abréger les souffrances qu’elles subissent du fait d’une maladie grave et incurable", relève l’Académie de médecine dans une note publiée le 12 juillet.
Dans ce but, et prenant acte du fait que la loi actuelle ne permet pas de répondre à toutes les situations, elle plaide pour l’ouverture "prudente et encadrée" d’un nouveau droit.
Ce nouveau droit ne peut pas être l’euthanasie, note l’Académie, car elle "transgresse le serment d’Hippocrate". La dépénalisation de l’euthanasie "risque de brouiller les repères" des professionnels de santé.
En revanche, elle se prononce pour l’ouverture d’un droit "à titre exceptionnel" à l’assistance au suicide, "sous conditions impératives". L'Académie de médecine insiste sur la nécessité de mettre en place des garanties strictes, si l'assistance au suicide était reconnue par le législateur, citant par exemple "une évaluation collégiale intervenant en amont de toute décision" ou "une autorisation et prescription sans administration du produit létal par les médecins et soignants, ce qui conduit à une ultime liberté de choix pour le patient".
Elle souligne aussi qu’"une reconnaissance de l'assistance au suicide rend impérative la nécessité de mettre en place sur l'ensemble du territoire une offre en soins palliatifs correspondant aux besoins et accompagnée des moyens nécessaires".
[avec AFP et Lemonde.fr]
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