"Il fallait conquérir cette légitimité" : comment Maryline Gygax Généro est devenue la première femme à diriger le Service de santé des armées

06/06/2023 Par Louise Claereboudt
Portrait

Ouvrir la voie aux femmes afin qu’elles s’engouffrent dans l’armée. C’est ce qui a guidé le parcours et la carrière de Maryline Gygax Généro, devenue en 2017 la première femme directrice du Service de santé des armées – un poste de commandement à quatre étoiles. Dans un ouvrage intitulé Générale (éd. Fayard), cette acharnée du travail, issue d’une famille modeste, raconte comment elle a gravi les échelons dans ce monde où le sexisme était coutumier et où la femme était trop souvent considérée comme une militaire au rabais. Egora l’a rencontrée.     "Tu es devenue tout ce que j’espérais, maintenant je peux mourir." Cette phrase, prononcée il y a plus de trente ans par sa mère peu avant de s’éteindre, Maryline Gygax Généro ne l’oubliera jamais. "Il ne faudrait pas penser que réussir, c’est tuer ses parents. A l’époque, cette pensée m’a effleurée, confie-t-elle, la voix tremblante. Ça a été très difficile." Lorsqu'on lui présente le diagnostic de sa mère – un cancer à un stade tellement avancé qu’aucun traitement curatif ne lui est proposé – Maryline Gygax Généro est à un moment charnière de sa carrière de médecin militaire. On lui propose une mutation prestigieuse à l’hôpital militaire de Toulon. Un poste auquel la praticienne renonce pour accompagner sa mère, "son socle", dans les derniers instants de sa vie. Fille unique, elle quitte la région parisienne pour Metz – ses parents habitent en Lorraine – où elle se lance le défi de créer de toute pièce un service de pneumologie à l’hôpital militaire Legouest. Mère de deux garçons en bas âge, la médecin doit faire face à d’importants obstacles. Son arrivée au sein de l’établissement messin n’a pas été préparée. On ne lui accorde pas de moyens, ni même de lits pour sa patientèle, qu’elle doit constituer. Opiniâtre, elle ne se laisse pas abattre – ce n’est pas dans ses habitudes – et jongle entre sa vie de maman, d’épouse, de fille, et de médecin militaire, "atteinte" d’une forme de "boulimie professionnelle". La praticienne voit peu ses enfants : lorsqu’elle rentre le soir, ils sont déjà couchés "depuis longtemps". Mais son mari, lui aussi médecin des armées, est d’un grand soutien, une épaule solide. Plusieurs mois après son arrivée, l’état de la mère de Maryline Gygax Généro décline. Elle doit l’hospitalier en urgence. La nuit, elle la rejoint souvent dans sa chambre aseptisée et s’endort sur un fauteuil. Yvette décède à l’âge 60 ans, peu avant l’anniversaire de sa fille, qui garde d’elle le souvenir d’une femme solide comme un roc. Malgré la douleur profonde, Maryline Gygax se rend aux côtés de ses patients en consultation le lendemain de l’enterrement. Il lui est impensable de les laisser tomber.   "Des chantres de la méritocratie" Maryline Gygax Généro naît en 1959 en Algérie où son père, Gérard, sous-officier de l’armée de terre, a été affecté. Une enfance bercée de douceur et de chaleur malgré la guerre. La petite fille a deux ans lorsqu’elle quitte le pays, soit un an avant le cessez-le-feu, son père étant envoyé en mission en Allemagne. Quelques années plus tard, la famille s’installe à Ars-en-Moselle, le village paternel. Maryline est une lectrice assidue et, dès l’école primaire, s’illustre par ses très bons résultats scolaires. Chaque année, elle reçoit un prix récompensant les élèves les plus méritants. Une fierté pour ses parents, et notamment sa mère, institutrice d’origine martiniquaise, qui l’éduque avec rigueur. "Mes parents étaient des chantres de la méritocratie – le mérite serait la réussite scolaire." La moindre note en-deçà des attentes de sa mère provoque sa colère. L’enfant métisse aux longues nattes est "formatée" par cette éducation stricte, et excelle sans broncher. "Je comprenais mes parents. Le compte en banque était peu garni. Alors quelque part, c’était être une bonne fille que de me couler dans la trajectoire qu’ils souhaitaient pour moi." "D’autant que je ne pouvais pas me reposer sur un frère ou une sœur pour essayer de répondre à leurs objectifs", ajoute-t-elle en riant. Si elle n’a pas élevé ses trois fils de la même façon - "j’étais très peu présente donc je leur ai surtout donné des guides" – Maryline Gygax Généro s’emploie à rentrer dans le moule parental, avec "le travail donne de bons résultats" comme maxime donnant le cap.

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La petite fille sait déjà qu’elle veut être médecin. Allergique aux acariens, elle souffre de violentes crises d’asthme depuis son retour d’Algérie. "Je passais des nuits assez difficiles. Pendant les crises, j’avais l’impression de ne pas pouvoir reprendre ma respiration, j’étais comme un poisson hors de l’eau." Elle est suivie par un pédiatre militaire qui exerce dans la même caserne que son père. Son docteur revient d’une mission en Afrique et lui en fait le récit – comment il a soigné des petits Africains, comment il a organisé des campagnes de vaccination contre la mouche tsé-tsé. Et, surtout, il la soigne. "Le fait qu’un médecin soit capable de me redonner l’air, le souffle, m’a attirée. Je me sentais ressuscitée, se souvient-elle, le sourire s’étendant jusqu’aux oreilles. Je me suis dit : ‘C’est le plus beau métier du monde’." Alors à la fin de la terminale, pas de doute : ce sera la faculté de médecine de Nancy. Quelques semaines avant le baccalauréat, une camarade lui demande de l’accompagner au concours d’entrée de l’Ecole de santé des armées. "Je me suis dit que ce serait un bon entrainement pour le bac." Maryline Gygax Généro réussit les épreuves écrites. Son amie n’aura pas cette chance. Lorsqu’elle apprend la nouvelle, la lycéenne est en vacances en Martinique. "Mes parents m’ont dit : ‘Puisque tu es admissible, va donc passer l’oral.'" Elle est contrainte d’interrompre son séjour pour passer la deuxième phase du concours, à l’hôpital Bégin, avec un brin d’agacement.   "Conquérir cette légitimité" Bingo ! Elle entre en septembre 1976 à l’Ecole de santé des armées de Lyon avec la promesse de ses parents que si elle ne m’y plaisait pas, elle pourrait partir. Elle a 17 ans, mais "grâce à [son] père sous-officier, l’armée ne [lui] fait pas peur". C’était une grande fierté pour Gérard : "Pas seulement due au fait que je devienne militaire, mais surtout au fait que je devienne officière. C’était une réussite pour lui de voir sa fille sur un tremplin qui allait la mener plus haut que lui." C’est aussi une satisfaction pour la jeune femme de savoir qu’elle ne pèsera pas sur les finances de ses parents, grâce à la solde mensuelle de l’armée. L’école a ouvert ses portes aux femmes depuis trois ans*, mais à peine 15% sont finalement admises. Arrivée dans la cour du bâtiment massif, où flotte le drapeau tricolore, celle qui vient de décrocher son bac est empreinte d’un sentiment de légitimité du fait de sa réussite au concours. Plus tard, elle se rendra compte qu’elle devra "conquérir cette légitimité". Réussir malgré le sexisme de certains gradés. Comme lors d’un stage obligatoire en 2e année, en 1978, à la base aéronavale de Saint-Mandrier, près de Toulon, durant lequel le commandant du bateau - "le pacha" – avait déclaré : "A bord des bâtiments de la marine, les lapins sont des animaux détestés pour avoir provoqué de nombreux naufrages et la présence des femmes n’est, par tradition, pas non plus appréciée."

En 7e année, on lui refuse aussi d’être porte-drapeau, un privilège pourtant confié au major de promo – ce qui était son cas, "au prétexte qu’[elle est] une femme". "Ça n’était pas acceptable !", lâche Maryline Gygax Généro avec une fermeté de circonstance. "Le drapeau est un symbole. C’est la France. Le porter est un honneur au nom de toutes [les femmes]. Je voulais créer un précédent, ouvrir la voie, pour que toutes les autres puissent s’engouffrer et faire mieux." Un sentiment d’injustice l’habite. Il faut s’en défaire. Lors d’une cérémonie, elle porte sa requête auprès de Valérie André, "première femme nommée officier général en France", un modèle. Celle-ci plaide sa cause auprès du ministre de la Défense de l’époque, Charles Hernu, qui intervient auprès du directeur de l’école. On lui accorde finalement le droit de porter le drapeau. Ce qu’elle fera à l’automne 1982, emplie d’émotions. Une première pour une femme.   "Tracer la voie" Avec ses camarades féminines, Maryline Gygax Généro a à cœur "de tracer la voie" pour "les générations suivantes". "Ça voulait dire pouvoir accéder aux mêmes carrières que les hommes : on ne voulait pas prendre leur place, mais prendre notre place à nous." Une tâche qui n’a pas été simple puisque "rien n’était prévu" pour l’arrivée de femmes dans ce milieu. "Je pense que c’était une décision politique que les chefs militaires ont essayé d’appliquer en s’y prenant d’une façon particulière. Ils se sont dit ‘Bon il y aura des femmes, il faut déjà qu’elles soient bien habillées, jolies’ – donc des jolis uniformes pas pratiques – et puis ‘Qu’est-ce qu’on va en faire ? On verra bien.’ Je pense que c’est ce qu’ils ont pensé", résume-t-elle, se souvenant d’un épisode qui l’a marquée à son arrivée à l’école : "On nous a donné des ordonnances de contraceptif..." Portée par ses convictions, elle mène un combat pour obtenir le droit de porter des pantalons plutôt que des jupes étroites peu confortables. Demande rejetée. Les femmes devront se contenter de jupes culottes – une petite victoire malgré tout. "L’uniforme est quelque chose de très symbolique, ça représente ce que vous êtes, là où vous êtes (avec l’insigne de l’unité d’appartenance), ce que vous avez fait (avec les décorations). Se sentir bien dans son uniforme, symboliquement, c’est se sentir bien dans l’armée." Des années plus tard, lorsqu’elle se rendra au Tchad en tant que directrice centrale du Service de santé des armées, elle éprouvera une grande fierté en voyant les femmes soldats vêtues de treillis semblables aux hommes. "De loin, on ne pouvait les distinguer." Bémol : il n’existe toujours pas de treillis de grossesse. "Quelque part, une femme militaire enceinte est effacée…", déplore-t-elle.   "L’échec, l’obstacle extrême" En 5e année de médecine, Maryline Gygax Généro essuie son premier échec scolaire : celui de l’internat pour devenir spécialiste. C’est la désillusion. Son rêve de devenir pédiatre s’éloigne. La majore de promo, à la nature anxieuse, doute de son avenir. L’école lui ordonne de repasser l’examen l’année suivante. Elle change alors de méthode, s’inspirant de celle d’un camarade. Celle qui était habituée à ingurgiter des tonnes d’informations dans les livres décide de privilégier la logique médicale. Et ça paie. Elle est la seule de sa promotion à être reçue. "L’échec pour moi c’est l’obstacle extrême, il ne doit pas m’arrêter. Il faut que j’arrive à le contourner."  

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Mais alors qu’elle s’imagine déjà vivre les mêmes aventures que son pédiatre qui la traitait enfant, son directeur d’hôpital refuse qu’elle choisisse cette spécialité : "il n’y a pas besoin de plus de pédiatres", lui aurait-il rétorqué. Son monde s’écroule à nouveau. Elle opte alors pour la pneumologie, une spé "centrale". Finalement "sans regrets". En 1983, tout juste mariée à Christian – qu’elle a rencontré à l’école, Maryline Gygax Généro intègre la Cité de l’air à Paris pour parfaire sa formation militaire, et décroche son brevet de médecine aéronautique. Puis elle retourne dans le civil pour débuter son internat au sein des hôpitaux de Lyon. Elle a alors 25 ans. Elle donne naissance à son premier enfant : un garçon aux yeux bleus. Elle valide ses quatre années d’internat avant de repartir à la capitale auprès des personnels navigants militaires, à la Cité de l’air. Un deuxième enfant naîtra deux ans après le premier. Insatiable, la militaire effectue une année de recherche dans un laboratoire civil dans le cadre d’un diplôme d’études approfondies en physiopathologie respiratoire et circulatoire. Son mari enchaîne les missions, notamment en ex-Yougoslavie. Sa belle-mère l’aide avec les enfants pour qu’elle puisse tout mener de front. "Je ne veux pas défaillir, c’est pour cela que je me donne à fond." C’est avec un grand soulagement qu’elle voit revenir son époux de zone de conflits. Trois ans plus tôt, elle s’était portée volontaire pour aller sur le terrain. Et s’était heurtée à un mur. "Le jour où on enverra des femmes à la guerre, le Service de santé sera tombé bien bas", lui avait répondu sa hiérarchie.

  "Une médecine de guerre chez nous" Les femmes, des militaires au rabais ? Maryline Gygax Généro ne peut pas supporter que quiconque le pense. Aussi, lorsqu’elle accouche de son troisième fils, elle fait le choix de prendre un congé de maternité à temps partiel. "C’est complètement fou de faire ça, admet-elle aujourd’hui. Mais c’était pour moi la solution à l’époque, en tant que pionnière. Ce n’était pas pour autant un sacrifice car j’adorais mon travail." Elle est alors chef de service de pneumologie de l’hôpital militaire Legouest, et seule senior pour le gérer. Refusant de se mettre en retrait de ses responsabilités, elle partage son temps entre son nouveau-né et ses patients, essuyant au passage les réflexions misogynes d’un confrère réanimateur. "Je cochais tous les stéréotypes que moquaient les messieurs." Quelques temps après avoir obtenu, non sans peine, son agrégation de médecine aéronautique et spatiale avec 18/20 de moyenne – c’est alors la seule femme à l’avoir réussie, Maryline Gygax Généro quitte la médecine hospitalière pour exercer au Centre principal d’expertise médicale du personnel navigant à l’hôpital d’instruction des armées Percy, à Clamart. Elle le dirigera de 2009 à 2012. On lui confie ensuite des responsabilités managériales avec le poste de directrice adjointe de l’hôpital d’instruction des armées du Val-de-Grâce. Un défi pour celle qui n’avait au départ pas prévu de quitter ses malades. Elle est ensuite mutée à l’hôpital Bégin, et prend la tête de l’établissement qui borde le Bois de Vincennes en 2014. C’est là qu’elle organisera la prise en charge de la première malade atteinte d’Ebola sur le territoire national, mais aussi qu’elle accueillera des victimes des attentats terroristes du 13 novembre 2015. "Organiser l’hôpital n’a pas été difficile en soi, tous mes personnels savaient ce qu’ils avaient à faire. Mais la symbolique de voir une médecine de guerre chez nous nous imprégnait d’une sorte de gravité, se rappelle-t-elle, le visage fermé. La quiétude sur le territoire national venait de voler en éclats." Elle refuse d’accueillir l’un des terroristes présumés, blessé, pour préserver les victimes déjà admises. Une décision que lui reproche sa hiérarchie. La directrice d’hôpital présente alors sa démission. On la lui refuse.   15 000 personnes sous son commandement Puis la routine repris son cours, laissant l’horreur dans un coin de la tête. En janvier 2017, Maryline Gygax Généro est nommée directrice des hôpitaux militaires et de la recherche. Au printemps, le directeur central – de qui elle dépend – lui annonce son départ prochain et l’informe qu’il souhaiterait proposer sa candidature pour lui succéder. Elle est alors médecin générale inspectrice et possède trois étoiles sur son uniforme – l’un des plus hauts grades au sein du Service de santé des armées. Aucune femme n’a jusqu’ici été nommée au poste de directrice centrale. Maryline Gygax Généro ne se berce pas d’illusions. C’est la ministre des Armées, Florence Parly, en personne qui lui annonce la grande nouvelle, à l’hôtel de Brienne. A quatre ans de sa limite d’âge, elle devient la nouvelle directrice centrale du Service de santé des armées. Là encore, elle fait figure de modèle. Au septembre 2017, elle revêt ce nouveau rôle – le rôle ultime. Une quatrième étoile dorée s’ajoute à ses manches. Désormais, elle a près de 15 000 personnes sous son commandement.

Durant son mandat, la Générale voyage aux quatre coins du monde pour soutenir les soignants aux côtés des soldats français – comme au Sahel sur l’opération Barkhane. Elle se soucie du droit à l’intimité pour les femmes sur le terrain, "dans un milieu où la promiscuité est la règle". Elle perçoit aussi encore un peu plus l’apport des femmes dans l’armée. "Quand je vois les femmes médecins militaires en opération extérieure (Opex) dans le désert couvertes de poussière, être capables d’accompagner un convoi, de porter des dizaines de kilos dans la forêt équatoriale, je suis fière d’elles." Aujourd’hui, les femmes représentent 40% des soignants qui partent en Opex. En 2020, alors qu’un virus inconnu venu de Chine plonge la France dans l’effroi, Maryline Gygax Généro organise la mise en place de l’hôpital de campagne à Mulhouse pour prendre en charge les malades. Puis, après une année intense, entrecoupée de périodes de confinement, et une courte mission comme conseillère du Gouvernement, la Générale annonce son départ en deuxième section – la réserve de la République. Elle ne sera officiellement à la retraite que dans 3 ans. Aujourd’hui retirée en Sologne avec son mari, celle qui a transversé toutes les étapes de la féminisation des armées rêve de plus de femmes aux postes de commandement de haut niveau. "Il reste à ce que le terme de première disparaisse. Ce que j’attends, c’est la deuxième directrice centrale, puis la troisième… Il n’y en a eu qu’une pour l’instant, j’ai eu le bonheur de l’être, mais ça n’aura de sens que lorsqu’il y en aura eu d’autres", livre Maryline Gygax Généro. Avec une bienveillance débordante, la médecin militaire délivre un conseil à toutes celles qui vont suivre ses traces : "Faites comme moi mais ne m’imitez pas."   *Maryline Gygax Généro intègre la 4e promotion mixte    A lire : Générale de Maryline Gygax Généro avec la collaboration de Stéphanie Touré aux éditions Fayard.                  

Bio express
19 mars 1959 : naissance en Algérie ;
Septembre 1976 : entrée à l’Ecole de santé des armées de Lyon ;
Automne 1982 : porte le drapeau de son école, une première pour une femme ;
Septembre 1994 : crée le service de pneumologie de l'hôpital Legouest ;
13 novembre 2015 : déclenche le plan blanc à l’hôpital Bégin, qu’elle dirige, le soir des attentats ;
11 septembre 2017 : nommée médecin générale des armées.

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