70 services hospitaliers fermés et plus de 20 autres en difficulté, relevait ce lundi le Syndicat national des médecins remplaçants des hôpitaux (SNMRH). Partout en France, des tensions se font ressentir dans les hôpitaux publics qui, depuis le 3 avril, ont mis en application la loi Rist, plafonnant les rémunérations des médecins intérimaires. Contre le blocage de leur rémunération, ces derniers ont engagé un bras de fer avec le Gouvernement. "De telles fermetures sont inacceptables", a dénoncé le groupe parlementaire LFI-Nupes dans un communiqué du 12 avril. "La loi Rist ne doit pas servir de prétexte à des fermetures d’établissements ou de services aujourd’hui dépendants de l’intérim médical du fait de la politique destructrice suivie depuis des années, notamment sous Emmanuel Macron", pointent les députés insoumis. Selon eux, en ne s’appliquant qu’au public, la loi Rist "renforce" par ailleurs "la concurrence libre et faussée au profit des établissements privés et au détriment de l’accès aux soins". Le risque de "fuite" des intérimaires vers le privé "est grand", jugent les insoumis, qui notent toutefois que la "lutte contre les rémunérations abusives" est "légitime". Mais "l’explosion du recours à l’intérim n’est que le traitement symptomatique des politiques libérales menées contre l’hôpital public", "sous financé depuis des années", "et ses agents", expliquent-t-ils. Afin de "empêcher cette spirale dangereuse" et "protéger l’hôpital public", "proche de l’effondrement", ces parlementaires ont décidé de déposer une proposition de loi. Le premier article vise à étendre aux établissements privés le plafond de rémunération des médecins intérimaires qui s’applique au public. Objectif : "éviter la concurrence déloyale". Ensuite, la PPL LFI-Nupes veut permettre à des établissements publics ou privés "à but non lucratif" de déroger pour trois ans supplémentaires au plafond de rémunération lorsqu’il en va du maintien de l’activité d’un service ou a fortiori d’un hôpital".
La loi Rist constitue une nouvelle attaque contre l'hopital public sous couvert de lutte contre les rémunérations abusives.
En complément de #AlloSegur, pour défendre l'hôpital public en urgence, je dépose cette proposition de loi.
La #santé n'est pas la marchandise du privé ! pic.twitter.com/mpo7UIfL3I— Matthias Tavel (@MatthiasTavel) April 17, 2023
Le groupe milite par ailleurs pour "l’augmentation du nombre de personnel soignant et de leurs rémunérations, la titularisation des contractuels", "l’achat du matériel nécessaire à l’exercice de leur métier", ou encore "la réouverture de postes de paramédicaux". Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, le député LFI de Loire-Atlantique Matthias Tavel, qui porte cette PPL, indique par ailleurs que l’urgence est "qu’il y ait un vrai budget rectificatif pour l’hôpital. Avant même l’automne, nous en avons besoin. Il faudrait que le président de la République s’engage à ce que le Parlement puisse le voter librement, qu’il n’y ait pas de 49-3 sur le budget de l’hôpital afin que les besoins puissent être satisfaits".
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