1800 euros les 24 heures : pour ramener les médecins intérimaires à la maternité de Sarlat, l'ARS relève (déjà) le plafond

05/04/2023 Par Aveline Marques
Depuis le 29 mars, il n'y a plus d'accouchements à la maternité de Sarlat (Dordogne). Alors que les autres maternités sont situées à plus d'une heure de route, le directeur de l'ARS Nouvelle Aquitaine s'est résolu à augmenter la rémunération des médecins intérimaires, dépassant le plafond fixé par la loi, moins de 48 heures après son entrée en vigueur.

  En théorie, depuis le 3 avril, un médecin intérimaire ou remplaçant ne peut être rémunéré plus de 1 390 euros brut pour 24 heures de garde. En pratique, ce plafond légal, emblème de la lutte contre les "dérives" du "mercenariat", souffre déjà de certaines exceptions. L'ARS d'Aquitaine vient ainsi de relever le plafond à 1 800 euros pour faire revenir les médecins à la maternité de Sarlat, en Dordogne. Depuis le 29 mars, en effet, faute de pouvoir assurer la présence du triptyque obstétricien-anesthésiste-pédiatre garant de la sécurité des parturientes et des nouveau-nés, l'établissement n'assure plus d'accouchements. Il a été temporairement reconverti en centre périnatal, au moins jusqu'à mi-avril. "On redémarrera la maternité dès qu'on le pourra", a promis le directeur général de l'ARS, Benoît Elleboode, cité par Sud Ouest, lors d'une réunion avec les soignants de la maternité, mardi 4 avril. "Je prendrai toutes les décisions qui favoriseront la maternité", s'est-il engagé. Parmi elles, la possibilité de signer un contrat de praticien contractuel rémunéré jusqu'à 1 800 euros brut pour 24 heures. Il s'agit d'un contrat de motif 2, utilisé "en cas de difficultés particulières de recrutement ou d’exercice pour une activité nécessaire à l’offre de soin sur le territoire". L'ARS l'autorise pour les spécialités en tension sur le territoire de la Dordogne, que sont la psychiatrie, les urgences, l'anesthésie, la périnatalité et "ponctuellement" la neurologie, a détaillé Benoît Elleboode. Pour le Dr Eric Reboli, président du Syndicat national des médecins remplaçants des hôpitaux, c'est un "premier coup de canif" dans la loi Rist, à peine 48 heures après sa mise en application, a-t-il réagi auprès d'Egora. "Merci à l'ARS de Dordogne d'être la première à refuser de poursuivre dans le déni de la réalité du terrain." [avec Sudouest.fr]

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

François Pl

Non

Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Enquête
Abandon des études de médecine : enquête sur un grand "gâchis"
05/09/2024
15
"Dans cette vallée, le médicobus ne remplace pas le médecin traitant" mais assure "la continuité des soins"
17/09/2024
2
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2
Podcast Vie de famille
Le "pas de côté" d'un éminent cardiologue pour comprendre le cheminement de son fils apprenti chamane
17/05/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
5