Un hôpital installe des salles d’allaitement accessibles 24h/24 pour ses soignantes
Pour les jeunes mamans travaillant à l’hôpital, l’allaitement peut s’avérer être une mission commando. Au CHU de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), la direction a voulu expérimenter trois salles d’allaitement sur les sites Gabriel-Montpied, Estaing et Louise-Michel. Ces salles sont accessibles 24 heures sur 24, notamment pour les mamans travaillant de nuit. Ces espaces sont composés d’une lumière douce, de fauteuils avec marchepied, d’un réfrigérateur, d’un évier et bien sûr d’un tire-lait électrique professionnel. “Le tout pour un budget de seulement 2 500 euros”, explique une sage-femme, membre du projet. “Au début, les mamans n’osaient pas trop s’y rendre. Mais le dispositif est progressivement monté en puissance. Aujourd’hui, il y a au moins trois personnes par jour qui utilisent les locaux. On estime qu’une vingtaine de femmes ont pu en bénéficier à ce jour. Ce sont autant d’allaitements qui n’ont pas été interrompus”, affirme-t-elle. Ces nouvelles salles s’adressent au personnel de l’hôpital, composé à 80% de femmes. L’établissement enregistre “une quinzaine de grossesses par an dans le service !”
Après l’accouchement 70% des mamans choisissent d’allaiter leur enfant. Parmi elles, seules 50% continuent après les deux premiers mois de l’enfant. Mais une fois qu’elles ont repris le travail, ces jeunes mamans ne sont que 24% à poursuivre l’allaitement. ”Pourtant, l’allaitement maternel est recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de manière exclusive jusqu’aux 4 à 6 mois de l’enfant puis en complément de la diversification jusqu’aux 2 ans ou plus. Dans la pratique, on en est très loin”, explique la direction du CHU de Clermont-Ferrand. Selon le Code du travail, depuis 1917, chaque entreprise de plus de 100 salariées doit obligatoirement proposer un espace réservé à l’allaitement. De plus, aujourd’hui, pendant la première année de leur enfant, les mamans peuvent désormais bénéficier d’une heure par jour pendant leurs heures de travail pour allaiter leur enfant. Cette heure peut être décomposée en deux périodes de 30 minutes. Ces “pauses” ne sont en revanche pas obligatoirement rémunérées. Un premier projet de salle d’allaitement a déjà été mis en place à l’hôpital Necker à Paris. [Avec Le Parisien]
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