Si les chiffres issus des enquêtes de deux URPS médecins libéraux sont effarants – rapporté au nombre d’heures de travail d’un généraliste en Grand Est, l’absentéisme patient représenterait entre 369000 et 738000 heures perdues chaque année –, ils disent à quel point ce phénomène vraisemblablement "sociétal" (voir notre enquête) tend à se banaliser : en moyenne, deux rendez-vous non honorés par jour par médecin, 27 millions de no-shows par an… Un comportement qui fait grincer les dents, notamment dans le contexte actuel de pénurie médicale et de difficultés d’accès aux soins: "On ne peut pas nous accuser d’avoir des délais trop longs et gaspiller l’accès aux soins." Un gaspillage de temps médical qui n’a toujours pas trouvé de solution. Dans son rapport issu de la mission flash sur les urgences, François Braun appelait à responsabiliser le patient tandis que les médecins, eux, préféreraient jouer la carte de la sanction disciplinaire (un lapin non excusé = un patient radié définitivement) ou financière (taper au portefeuille). Sanctionner quand responsabiliser ne suffit plus? Si la démarche peut sembler justifiée, elle demeure quelque peu boiteuse, car contraindre et punir ne feront jamais de ce "consommateur du soin" un usager responsable. Que faire? Encore et toujours éduquer, informer et former le patient au bon usage du système de santé, aux conséquences de son no-show pour le médecin, et au respect à témoigner aux autres usagers. En somme, une forme d’éducation civique au système de soins. Bien qu’il ne nous pose pas vraiment un lapin, notre directeur des rédactions, le Dr Alain Trébucq, a quitté ses fonctions le 20 octobre, pour une retraite bien méritée. Nous lui souhaitons une très belle migration vers le Sud et tenons à lui rappeler qu’il ne sera jamais inscrit sur notre liste noire et que notre porte lui sera toujours ouverte.
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