Erreur médicale : une amende et de la prison requises pour un interne et un infirmier
Après la mort d’une femme de 70 ans au CHRU de Brest en 2016, l’interne, la médecin et l’infirmier en charge de ses soins comparaissaient pour homicide involontaire devant le tribunal correctionnel de Brest, ce jeudi 8 septembre. Le jugement sera rendu le 10 novembre prochain. Le 20 juin 2016, une patiente de 70 ans, arrive au CHRU de Brest pour une opération mineure, qu'elle a demandé sous anesthésie générale. Entrée à 7h30, elle fait un arrêt cardiaque à 9h. A 12h30, elle tombe dans un coma artificiel et est déclarée morte. L’infirmier et la médecin anesthésistes ainsi que l’interne de service ont témoigné au tribunal correctionnel de Brest, ce jeudi 8 septembre, plus de six ans après les faits. La première erreur médicale survient au moment de l’intubation. Au lieu de placer la sonde dans la trachée, l’infirmier la place dans l'œsophage. “L’infirmier anesthésiste n’admet pas son échec. Il décide de résoudre le problème d’intubation lui-même. Sans prévenir le médecin anesthésiste sénior”, explique l’expert à la barre. Et pour l’infirmier, l’arrêt cardiaque survenu peu de temps après l’intubation, n’a pas de lien avec son erreur. “On était parti sur un bronchospasme, il y a une espèce de sidération dans ces moments-là. C’est l’effet tunnel. Des actions réflexes”, se rappelle l’infirmier. L’interne commet une seconde erreur en ne prévenant pas la médecin sénior. Sa patiente avait pourtant “tous les signes d’une fausse route”. Il se défend : “j’ai été influencé par l’expérience que l’infirmier disait avoir.”
La médecin anesthésiste senior est finalement appelée quand les signaux de vie deviennent “très péjoratifs”. Avec quatre salles d’anesthésie à sa charge, elle explique qu'elle faisait des prescriptions, quand les erreurs ont eu lieu et ne pas avoir été alertée. “Rien ne m’indiquait qu’il y avait des problèmes.” Même si “en temps normal, je passe toutes les demi-heures." Pour la médecin anesthésiste, “le moment critique de l’opération c’est l’intubation.” L’avocate de la victime poursuit : “et pourtant, elle suit un diagnostic erroné, ne s’interroge pas sur le problème d’oxygène. Une intervention appropriée de sa part aurait permis de la sauver.” En conséquence, le CHRU a alors pris “douze mesures correctives”. Mais “un manque de clarté sur les protocoles corrigés” est toujours à déplorer. Le procureur requiert alors la relaxe pour le médecin sénior, 1.000 euros d’amende avec sursis pour l’interne et 10 mois de prison avec sursis pour l’infirmier anesthésiste. Le jugement aura lieu le 10 novembre prochain.
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