Après le décès d’un patient aux urgences de Strasbourg, le personnel dénonce le manque de lits
Les faits se sont déroulés de la manière suivante. Mercredi 16 mars, dans la soirée, un homme se présente aux urgences du Nouvel hôpital civil. Mais il faut attendre le lendemain matin, le jeudi, dans le courant de la matinée, pour qu’il soit pris en charge pour une hémorragie digestive. Trop tard ? Le patient décède ce matin-là, selon le récit de Rue89 Strasbourg, confirmé à l’AFP par des soignants.
L’hémorragie digestive, “c’est quelque chose qu’on sait très bien soigner. Mais indéniablement, à force de retarder le début des soins à cause d’un manque de lits disponibles, cela crée une perte de chance pour le patient”, estime Sébastien Harscoat, praticien hospitalier. “On en arrive à un point où on est constamment engorgés. On ne peut plus accueillir, et malgré nos alertes, rien ne se passe”, a-t-il poursuivi.
Selon Christian Prudhomme, secrétaire général du syndicat Force ouvrière aux hôpitaux universitaires de Strasbourg, cet encombrement des urgences est devenu un problème chronique : “Ce qui s’est passé est dramatique, mais ça devait arriver”, regrette le syndicaliste, qui réclame l’ouverture d’une enquête par l’Inspection générale des affaires sociales (Igas). Le CHRU a lui fait savoir que le décès a été déclaré “événement indésirable grave”, et a annoncé l’ouverture d’une enquête administrative.
En décembre dernier déjà, les urgentistes des hôpitaux universitaires de Strasbourg écrivaient dans une lettre ouverte : “Nous tâchons quotidiennement de vous offrir [...] un accueil digne et une prise en charge adaptée [...] Nous estimons qu’à ce jour, il nous est impossible de vous prendre en charge aux urgences en totale sécurité”, rappellent les DNA.
[Avec AFP, Rue89 Strasbourg, Les Dernières nouvelles d’Alsace]
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