Le médecin de 40 ans a été interpellé ce mardi à son domicile près de Rouen par les enquêteurs de la Direction territoriale de la police judiciaire d’Angers. Il est soupçonné d’avoir donné la mort à deux de ses patients lorsqu’il exerçait au service des soins palliatifs du Pôle Santé Sud, au Mans, entre février et octobre 2020. Une information judiciaire avait été ouverte par le parquet en avril 2021 après le signalement du Conseil de l’Ordre des médecins de la Sarthe, lui-même alerté par la direction de l’établissement. "Il a été constaté de sa part que les modalités de prise en charge des patients ne correspondaient pas aux pratiques de la clinique, et que ce médecin ne respectait pas notamment l’élément de collégialité. Il a rapidement été convoqué à ce sujet, et comme nous n’avons pas entendu de sa part d’explication justifiant le non-respect de cette collégialité, je lui ai notifié son licenciement", a expliqué la directrice du Pôle Santé Sud, Caroline Jund, au Maine libre. Après avoir eu connaissances des agissements du praticien, le Conseil de l’Ordre avait interpellé la chambre disciplinaire de Nantes, l’agence régionale de santé et le parquet du Mans. Le médecin avait alors été radié en mai 2021 et n’exerce plus depuis octobre 2021. Une décision à laquelle il n’avait pas fait appel, a précisé le Dr Franck-Dominique Bruel, président de l’Ordre des médecins de Sarthe, au Courrier de l’Ouest.
Il est suspecté d’avoir eu recours à des "cocktails médicamenteux inappropriés à base d’anesthésiques majeurs", a indiqué une source proche de l’enquête, sans consulter les familles ni l’équipe médicale. Au moins deux de ses patients sont décédés après avoir reçu des doses létales. La vie d’un troisième patient aurait également été mise en danger. Les enquêteurs sont à la recherche d’autres potentielles victimes au sein du Pôle Santé Sud, mais aussi d’autres structures où il a exercé auparavant. Placé en garde à vue durant 48 heures après son interpellation, l’homme n’a pas reconnu les faits, indique l’AFP. Il a été présenté à un juge d’instruction, et mis en examen pour les chefs de "meurtre de ces deux patients, et placé sous statut de témoin assisté du chef d’abus de confiance, relatif aux conditions de possession dans son bureau d’une mallette contenant des médicaments", a précisé la procureure de la République du Mans, Delphine Dewailly, au Courrier de l’Ouest. Il a été placé en détention provisoire. [avec Le Maine libre, le Courrier de l’Ouest et l’AFP]
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