Un généraliste interdit d’exercer pour avoir prescrit des "traitements dangereux" à ses patients
Le praticien "n’a pas assuré à ses patients une prise en charge conforme aux données acquises par la science, les a exposés à des risques injustifiés et graves pour leur santé", a jugé la chambre disciplinaire régionale de l’Ordre des médecins des Pays de la Loire dans une décision du 15 juillet dernier, qui vient d’être rendue publique, indique le site actu.fr. Le condamnant ainsi à trois ans d’interdiction d’exercer, dont deux avec sursis. Que lui a valu cette sanction, qui n’a pas encore été appliquée du fait de l’appel du praticien ? Selon la Sécurité sociale, à l’origine de la requête, le généraliste a commis "de graves manquements" à ses obligations déontologiques en posant notamment "des diagnostics lourds" "sans élément de preuve", ou encore en prenant en charge "de façon inadaptée et non conforme" certaines "graves" suspicions de pathologies. S’appuyant sur une analyse d’activité de 45 dossiers de patients entre 2015 et 2017, réalisée par le service du contrôle médical de l’Assurance maladie, la chambre disciplinaire note qu’"en cas de suspicion de syndrome coronarien aigu", le praticien "ne pratique pas systématiquement d’électrocardiogramme (ECG) et n’a pas recours aux services d’urgence". Dans ces cas-là, il ne prescrit d’ailleurs pas de consultation chez un cardiologue, ajoute actu.fr. Selon l’institution, le médecin "a prescrit à plusieurs patients présentant des douleurs thoraciques […] de l’aspirine à action retardée", ce qui n’est "pas adapté à la situation d’urgence". Traitements antibio à gogo En parallèle, le généraliste a prescrit "de manière abusive" des analyses biologiques ainsi que des traitements par antibiotiques pour des "pathologies non infectieuses, ou non bactériennes, et pour des bronchites", dont la durée...
a alerté la chambre disciplinaire : elle dépasse "de manière habituelle, voire systématique, les recommandations de la HAS, laquelle préconise des antibiothérapies ne dépassant pas 28 jours, sauf exceptions". Or, le généraliste les prescrivait "sur des périodes de plus d’un mois, pouvant atteindre cinq mois". Une patiente s’est par exemple vu prescrire "sept cures d’antibiotiques en un an" pour une bronchite aiguë. Et ce, "sans corticothérapie ni kinésithérapie respiratoire". Cette dernière a par la suite été hospitalisée en urgence.
Pour le praticien, en revanche, sa pratique est "parfaitement conforme" aux recos de la HAS sur la borréliose de Lyme, pour laquelle de nombreux patients lui sont "régulièrement adressés" par des confrères, ajoute actu.fr. [avec actu.fr]
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