La meilleure illustration en aura été la création de l’Établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (Eprus) en 2007, devant nous préparer à affronter une telle crise sanitaire… mais dissout en 2016! En matière d’anticipation, on a failli être bons pour finalement être franchement mauvais, comme en témoigne la gestion calamiteuse des stocks de masques ou de gel hydroalcoolique. Ne tirons pas pour autant sur l’ambulance et réjouissons-nous que face à une telle épreuve, le monde scientifique et industriel ait su, avec le soutien des États, créer une mobilisation d’une telle ampleur que pas moins de 58 vaccins* sont aujourd’hui en cours de développement, plus ou moins avancé, le Royaume-Uni ayant même initié depuis quelques jours un programme de vaccination de masse de ses seniors. Ainsi, 2021 sera sans doute l’année de contrôle de cette pandémie, en même temps que, sur un autre front, la perspective d’une éradication du virus de l’hépatite C devient chaque jour plus réelle. Cette crise aura montré une fois de plus les fragilités organisationnelles de notre système de santé. Nous ne devons pas oublier la désorganisation extrême observée lors de la première vague, avec un service public dépassé et des transferts aussi périlleux que coûteux alors même que des établissements privés disposaient de lits libérés ! N’oublions pas davantage les cabinets de ville désertés alors que les patients chroniques restaient en besoin de soins. Le Ségur de la santé a libéré des millions à la pelle mais sans satisfaire personne et, en fin de compte, arroser le sable. Car tant que les réformes organisationnelles n’auront pas été faites en profondeur, notre système de santé perpétuera ses défaillances
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