Le Lancet remet en cause son étude sur l'hydroxychloroquine

03/06/2020 Par Marion Jort
Santé publique
Après une semaine de polémiques, The Lancet a décidé de prendre ses distances avec l'étude très controversée sur l'hydroxychloroquine dans la prise en charge du coronavirus, en reconnaissant dans un avertissement formel que "d'importantes questions" planent à son sujet.

Quatre jours après la publication d’un erratum à propos d’une erreur de codage sur son étude controversée à propos de l’hydroxychloroquine, The Lancet vient d’annoncer qu’elle voulait "alerter les lecteurs sur le fait que de sérieuses questions scientifiques ont été portées à (son) attention" au sujet de cette étude, qui fait actuellement l'objet d'un audit initié par ses auteurs. Elle prend ainsi ses distances avec l’étude.  L’avertissement a été publié mardi 2 juin au soir sous la forme d'une "expression of concern" ("expression de préoccupation"). Si une "expression of concern" n'est pas aussi lourde de conséquences qu'une rétractation pure et simple, elle est tout de même de nature à jeter le doute sur les travaux scientifiques. En France, cette étude, qui pointe une augmentation de la mortalité et des troubles cardiaques, a conduit à la suspension des essais cliniques. Suite à sa publication fin avril, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a décidé de lancer une procédure de suspension des essais cliniques. Un décret est également paru au Journal officiel visant à  abroger les dispositions dérogatoires autorisant la prescription d’hydroxychloroquine contre le Covid à l'hôpital, hors essais cliniques.  

Publiée le 22 mai dans The Lancet, elle se fonde sur les données de 96.000 patients hospitalisés entre décembre et avril dans 671 hôpitaux, et compare l'état de ceux qui ont reçu le traitement à...

celui des patients qui ne l'ont pas eu. Mais très vite, suite à sa publication, des scientifiques du monde entier ont fait valoir que que l'examen minutieux de l'étude du Lancet soulève "à la fois des inquiétudes liées à la méthodologie et à l'intégrité des données". Ces données émanent de Surgisphere, qui se présente comme une société d'analyse de données de santé, basée aux Etats-Unis. Elle a également été attaquée par le chercheur français Didier Raoult, qui n’a pas hésité à qualifier l’étude de "foireuse" et les chercheurs de "Pieds nickelés".


Ce mercredi 3 juin, suite à l'annonce du Lancet, le Pr Raoult a également pointé du doigt un "chateau de carte" qui "s'effondre" dans un tweet publié sur son compte personnel. 

  Mais de leur côté, les auteurs, le Dr Mandeep Mehra et ses collègues, défendent leur étude. "Nous sommes fiers de contribuer aux travaux sur le Covid-19" en cette période d'"incertitude", avait déclaré à l'AFP le 29 mai l'un d'eux, Sapan Desai, patron de Surgisphere.

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

François Pl

Non

Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

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