Plus de dix ans après la crise du H1N1, Roselyne Bachelot s’exprime dans une interview au Journal du Dimanche sur sa gestion de la crise qui a frappé la France en 2009 et sur celle du Coronavirus, que le Gouvernement tente tant bien que mal de contenir. A l’époque, le virus H1N1 avait fait plus de 100.000 morts dans le monde. A l’heure actuelle, le coronavirus a entraîné la mort de plus d’une vingtaine de personnes. Si elle rappelle qu’en 2009, beaucoup lui ont reproché d’en avoir "trop fait", elle estime aujourd’hui qu’on ne peut “jouer à la roulette russe avec la santé de la population”. Le Gouvernement d’Edouard Philippe en fait-il trop aujourd’hui ? Non, répond Roselyne Bachelot, pour qui la question est absurde. “On espère tous que cette épidémie va s’éteindre aux beaux jours, mais personne n’en sait rien (...) L’enjeu, c’est de pouvoir se mettre en position de pouvoir apporter une réponse adaptée à un danger qu’on ne connaît pas, si les choses s’aggravent.” Alors qu"Olivier Véran vient de prendre ses fonctions rue de Ségur, Roselyne Bachelot estime aussi qu’il est un “excellent ministre de la Santé sur le fond et la forme”. Selon elle, la difficulté d’une telle crise réside dans la manière de “bien gérer l’affaire sur le plan politique et médiatique” : “Aujourd’hui - c’était pareil lors de l’épidémie de grippe H1N1 - des ‘coronologues’ parlent de ce qu’ils ne connaissent pas. Alors que le sujet devrait transcender les clivages, certains responsables politiques ou syndicaux instrumentalisent la crise pour faire prospérer leurs petites boutiques”, explique-t-elle avant d’insister sur une seconde difficulté : la méfiance de la population qui “remet en question la parole du pouvoir”. D’autre part, question budget, Roselyne Bachelot estime que c’est une problématique qui ne doit pas entrer en compte en cas d’épidémie. Retour sur sa gestion de la grippe H1N1 L’ancienne ministre de la Santé profite de l’interview pour revenir sur sa propre gestion de la grippe H1N1 en 2011. “J’entends souvent dire qu’on avait commandé 94 millions de vaccins. En fait, il faut diviser par deux car on parlait de doses et il en fallait deux pour être immunisés (...) J’ai beaucoup réfléchi à cette polémique, et le seul reproche que je me fais, c’est d’avoir sous-évalué le nombre de gens qui, en cas d’épidémie grave, ne se feraient pas vacciner”, se défend-elle. Elle revient aussi sur le “drôle de jeu” joué par certains généralistes à l’époque et critique la “polémique” ayant eu lieu autour des mesures coercitives prévue dans la loi Bachelot. “Toute cette polémique a occulté deux faits”, critique-t-elle : “ 40% des médecins refusaient de vacciner et il nous fallait contourner cette difficulté; d’un point de vue logistique, en montant des centres de vaccination”. Retrouvez notre direct sur l'épidémie de coronavirus ici.
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