"Monstruosité", "faussaire", "son diplôme dans une pochette-surprise"… les mots prononcés jeudi 25 octobre par le procureur à l'encontre du médecin sont cinglants. Elle était poursuivie devant le tribunal correctionnel de Carpentras pour avoir commis à Valréas (Vaucluse) des faits d'exercice illégal de la profession de chirurgien-dentiste fin 2016, mais aussi pour faux, usage de faux et escroquerie, comme le rapporte La Provence. Elle est dorénavant, radiée. Diplômée de la faculté d'odontologie Paris VII, la quinquagénaire n'avait plus le droit d'exercer à la suite de deux précédentes condamnations de l'Ordre des chirurgiens-dentistes. Elle avait écopé de trois mois puis de trois ans de suspension, en 2007 et 2015. La dernière suspension était effective au 28 juillet 2016. La dentiste a malgré tout continué de pratiquer sa profession plusieurs mois après, bravant l'interdit. "On en apprend tous les jours. (…) Mais pas au niveau de cet acabit, de cette monstruosité qui est l'archétype, le nec plus ultra de l'exercice illégal de l'art dentaire", s'exclame le procureur, représentant du ministère public. "Vous avez bravé l'interdiction en la mâtinant de faux et d'actes d'escroqueries" poursuit-il, comme le rapporte La Provence. Il est ici fait référence au fait que la praticienne avait fait croire aux victimes que son assurance professionnelle couvrira leurs frais. 400 000 euros de préjudices une première fois, 72 000 euros la seconde En trois mois d'activité illégale, la dentiste aurait encaissé près de 48 chèques pour un montant de 10 000 euros. Au final le préjudice s'établit à 909 euros pour sept patients, mais aussi 9 260 euros pour la CPAM de la Drôme et 71 934 euros pour celle du Vaucluse. Ce n'est pas tout. L'enquête de la CPAM, après des plaintes de patients, révèle l'existence de feuilles de soins suspectes, d'actes facturés sans avoir été réalisés voire antidatés pour des patients bénéficiaires de la CMU, ainsi que des soins effectués sur des dents saines. Lors de sa condition d’exercer de trois ans, ses agissements avaient coûté 400 000 euros à la CPAM pour 170 assurés. Il était question à l'époque d'avoir fait subir des soins non-indispensables à ses patients et des gestes thérapeutiques violents, comme la dévitalisation de sept dents à une personne qui n'en avait nullement besoin. L'ensemble de ses victimes bénéficiaient, là encore, de la CMU. [Avec La Provence et France Bleu]
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