Six mois de prison ferme pour le médecin qui battait sa fille jugée trop grosse
Le calvaire de Manon a commencé en janvier 2015. Agée de 18 ans, la jeune étudiante de Paces est enfermée une première fois dans le cagibi de la maison familiale, à la suite de ses mauvais résultats. De juillet à septembre, la scène se reproduit plusieurs fois. Jour et nuit, la jeune fille est séquestrée, forcée à étudier ou punie parce qu’elle a pris du poids ou mangé ce qu’il ne fallait pas. Obsédés par sa ligne, ses parents l’astreignent à un régime drastique et la force à courir pour qu’elle atteigne le poids jugé idéal de 47,5 kilos pour 1,55 mètre. Les règles sont affichées sur le réfrigérateur : "Pas de petit-déjeuner si le poids et plus élevé le matin que le soir, pas de dessert le soir et le week-end jusqu’à ce qu’elle redescende sous 50 kilos." Au cours de ce même été, la jeune fille reçoit jusqu’à 600 coups de ceinture : 200 pour être sortie de son cagibi sans autorisation, 200 pour avoir fini l’assiette de son petit frère, 200 pour avoir bu un panaché.
Hospitalisée en mars 2016 à l’hôpital de Saint-Quentin, Manon raconte ses mauvais traitements aux soignants, qui donnent l’alerte. Devant le tribunal, la mère a assuré être l’instigatrice de ces mauvais traitements. Abandonnée dans une forêt du Cambodge à l'âge de 4 ans, elle raconte s'être nourrie de restes et souffrir aujourd'hui de problèmes psychologiques. Elle n’aurait pas supporté de surprendre sa fille récupérer de la nourriture dans la poubelle. Son mari, médecin à l’hôpital de Péronne, dit être "rentré dans la secte" de son épouse. A la demande de celle-ci, c’est lui qui battait sa fille. Le couple a été condamné à 12 mois de prison, dont 6 mois ferme. [Avec LeParisien.fr]
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