Enquête ouverte après la mort d'une patiente devant les urgences de Lunéville
La venue d'une ambulance aurait-elle fait la différence ? C'est la question que se posent les enquêteurs, après le décès d'une femme de 56 ans, le 17 mars, devant les urgences de Lunéville (Meurthe-et-Moselle). Trois jours plus tôt, cette mère de deux enfants avait subi une cholécystectomie dans une clinique. L'intervention, pratiquée en ambulatoire, se déroule sans problème : la patiente quitte la clinique à 15 heures, ce jeudi 14 mars. Le lendemain, elle téléphone au service de chirurgie digestive, faisant état de douleurs intenses. Un antidouleur dérivé d'opiacé lui est prescrit par téléphone. Mais la douleur se fait plus forte et se propage. "Elle avait mal partout", témoigne l'un de ses enfants dans L'Est Républicain. Le dimanche 17 mars, ses proches composent le 15. Après interrogatoire de la patiente et de la famille, le Samu conseille de se rendre aux urgences de Lunéville, à une demi-heure de route de son domicile de Barbas. À 5 km de l'hôpital, la quinquagénaire vomit et perd connaissance. À son arrivée devant le sas des urgences, la patiente est prise en charge par les pompiers et le personnel des urgences, à même la chaussée. Un massage cardiaque est pratiqué durant 45 minutes, en vain.
Dès le lendemain, sa famille a porté plainte contre X. Le parquet de Nancy a ouvert une enquête préliminaire en recherche des causes de la mort, et ordonné qu'une autopsie soit pratiquée. "Ce n'est qu'une fois le rapport d'expertise médicale déposé que nous pourrons au regard des conclusions ouvrir éventuellement une procédure du chef d'homicide involontaire", a précisé à l'AFP le procureur. En parallèle, l'ARS a ouvert une enquête médico-administrative "afin de préciser les circonstances et les causes de ce décès".
De son côté, le CHU affirme qu'il n'y a pas eu de dysfonctionnement dans le traitement de l'appel. "Au regard des éléments fournis par la patiente lors de l’interrogatoire et de l’absence de détresse vitale constatée par le médecin régulateur, il a été proposé à la patiente de se rendre à la maison médicale de garde des urgences du Centre hospitalier de Lunéville par ses propres moyens (famille), ce qu’elle a accepté. L’analyse de la procédure suivie n’a pas révélé à ce stade de dysfonctionnement." Le cas de cette patiente n'est pas sans rappeler l'affaire Naomi Musenga. Cette jeune femme de 22 ans était décédée aux urgences de Strasbourg le 27 décembre 2017, faute d'avoir été prise au sérieux par les ARM du Samu. [avec EstRepublicain.fr et AFP]
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