Il a longtemps été le serpent de mer de la santé numérique. Le DMP, qui permet au patient de réunir l'ensemble de ses données médicales et de les partager avec les professionnels de santé, a été relancé en grande pompe en novembre dernier par l’Assurance maladie. Objectif officiel : 40 millions de DMP ouverts d’ici 2022. La société B3TSI, en partenariat avec Egora, Medisite, e-santé et Pharmaceutiques, publie aujourd’hui les résultats d’une vaste enquête sur la relation des Français au carnet de santé numérique. Premier enseignement : 13 % des usagers interrogés ont déjà créé leur DMP, ce qui corrobore les cinq millions de DMP annoncés par l’Assurance maladie en avril dernier. "Ce chiffre démontre bien que le DMP est aujourd'hui une réalité pour une part sans cesse croissante des Français", estime Alexis Bonis Charancle, directeur associé de B3TSI. Parmi eux, les personnes touchées par une maladie chronique sont plus nombreuses (18 %) à avoir effectué cette démarche que les autres (11 %). 8 Français sur 10 en ont déjà entendu parler Second enseignement, 8 Français sur 10 (79 %) ont déjà entendu parler du « dossier médical partagé » Le chiffre s’élève même à 88 % chez les malades chroniques. Il ne s'agit pas d'une simple connaissance de principe : deux personnes sur trois ayant eu connaissance du DMP l’identifient spontanément comme un carnet de santé numérique contenant leurs informations médicales et consultable par les professionnels. La simplicité est le premier facteur de motivation à l'ouverture du DMP. Ainsi, 65 % des usagers ont ouvert leur dossier via le site internet dédié. Les autres ont effectué la démarche via leur pharmacien (17 %) ou leur conseiller CPAM (17 %). Dans la même lignée, ceux qui songent à créer leur DMP se tourneront d'abord vers internet (60 %) mais également vers leur médecin (30 %), qui conserve donc un rôle pivot d’information en la matière.
… mais 9 Français sur 10 n’ont pas encore de DMP Reste que 87 % de répondants n'ont pas encore ouvert leur DMP : parmi eux, un quart (21 % du total des répondants) ne sait même pas de quoi il s’agit. Outre un manque d'informations (20 %), les usagers avancent d'autres raisons pour n’avoir pas encore ouvert leur DMP. Ainsi, 37 % d'entre eux confient ne pas y avoir songé ou avoir manqué de temps tandis que 26 % déclarent ne pas savoir comment procéder. Longtemps mis en avant, le manque de confiance dans la sécurité des données ne concerne que 13% des répondants (mais 22 % des répondants atteints de maladie chronique). En revanche, l’utilité du DMP ne fait pas débat : seuls 1 % des sondés affirment ne pas avoir fait la démarche car ils le jugent cet outil inutile.
D'ailleurs, après une présentation des fonctionnalités du carnet de santé numérique, 87 % des Français se disent intéressés par la création d'un DMP. Bémol, 15 % des personnes touchées par une maladie chronique déclarent qu'elles ne le feront pas, contre 8 % des non malades. La relance du DMP semble porter ses fruits Pour sensibiliser les usagers à l'intérêt du DMP et faire connaître cet outil au plus grand nombre, l'Assurance maladie a lancé le 6 novembre une vaste campagne de communication, quinze ans après les premières tentatives (le DMP a été lancé en 2004 par Philippe Douste-Blazy). Ce travail semble porter ses fruits puisque trois Français sur quatre ont créé leur DMP dans les six derniers mois.
Autre preuve de l'efficacité de cette campagne, 61 % des Français déclarent avoir entendu parler du DMP via un média. Les autres ont eu connaissance de son existence grâce à l'Assurance maladie (23 %), un ami ou un membre de leur famille (9 %), leur médecin traitant (9 %), un pharmacien (8 %). En revanche, si les médias sont la première source d'informations pour l'ensemble des répondants, l'origine de la connaissance du DMP pour ceux qui ont effectivement ouverts leur DMP est la caisse d'assurance maladie (50 %), les médias (33 %) et enfin les pharmaciens (20 %). * Enquête "Les Français et le Dossier Médical Partagé, de l'ouverture aux usages", réalisée par B3TSI auprès d’un échantillon de 1 027 personnes, représentatif de la population française de 18 ans et plus (méthode des quotas : âge, sexe, région UDA9, taille d’agglomération, type de CSP) incluant 350 personnes touchées par une maladie chronique. Les réponses ont été collectées par questionnaire auto-administrés en ligne du 20 mars au 4 avril 2019.
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