Une enquête criminelle "approfondie" a été lancée concernant le Gosport War Memorial Hospital, un hôpital du Hampshire (sud de l'Angleterre). Des centaines de personnes seraient décédées entre ses murs entre 1987 et 2001, du fait de surprescriptions d'opioïdes. "Nous nous attèlerons à identifier qui est responsable et de quoi, qu'il s'agisse d'un individu ou d'une organisation", a précisé le chef adjoint de la police du Kent, Nick Downing, lors d'un point presse. Une première enquête indépendante avait conclu en juin 2018 qu'entre 1989 et 2001, 456 patients étaient morts de manière prématurée après avoir reçu des médicaments contre la douleur prescrits sans raison médicale valable. Environ 200 autres se sont probablement vu administrer des opioïdes à des doses excessives. Un médecin adepte de la surprescription ? Les patients décédés étaient sous la responsabilité du Dr Jane Barton, qui a quitté le Gosport War Memorial en 2000 et n'exerce plus depuis 2010. L'enquête indépendante, débutée en 2014, suggère que la généraliste avait la main leste sur la diamorphine, concluant à une prise en charge "brusque et indifférente". En 2010, le General Medical Council – équivalent britannique de l'Ordre des médecins – avait aussi dénoncé des prescriptions "excessives, inappropriées et potentiellement dangereuses", sans toutefois aller jusqu'à l'interdiction d'exercice. Une décision mal reçue par les familles des victimes. L'entourage de Jane Barton fait valoir qu'elle croulait sous une charge de travail impossible à gérer, en dépit de multiples alertes à la direction. D'après la police, l'enquête devrait durer "un minimum de neuf mois". [Avec AFP et The Guardian]
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