Pour des raisons de commodité, les recommandations françaises d'hygiène en matière de sondes d'échographie endocavitale (transoesophagiennes, endovaginale et endorectales) ne rendaient pas systématique la désinfection de niveau intermédiaire entre deux patients, contrairement à beaucoup d'autres pays. Après une série de polémiques médiatiques, et afin d'éliminer toute risque éventuel de transmission croisée, ces recommandations viennent d'évoluer. Les fiches issues de ce travail, réalisées en concertation les sociétés savantes des spécialités concernées (radiologues, gynécologues, urologues...), viennent d'être publiées sous forme de proposition technique sur le site du ministère. Elles préconisent désormais l'emploi systématique d'une désinfection de niveau intermédiaire entre deux patients. Des pratiques jusque-là peu rigoureuses Depuis 2008, le HCSP permettait de se limiter à une désinfection de bas niveau de la sonde à l'aide d'une lingette désinfectante, dès lors qu'aucune souillure n'était visible à l'œil nu. La désinfection intermédiaire, fastidieuse et coûteuse car elle requiert l'immersion de l'appareil entier dans un bain désinfectant, pouvait n'être réalisée qu'une fois par jour. Combiné à l'usage de gaines à usage unique, cette pratique était considérée comme suffisamment sûre.
Mais les recommandations assouplies de 2008 étaient interprétées… de façon très souple. Mentionnant une enquête de 2016, la proposition technique de la SF2H précise que "les trois quarts des professionnels enquêtés utilisaient une gaine à usage unique, la moitié vérifiaient toujours l’intégrité de la gaine après un acte et enfin, en présence d’effraction de la gaine ou de souillure de la sonde, un tiers réalisaient toujours une désinfection de niveau intermédiaire." Un risque de transmission infinitésimal Face à la polémique médiatique initiée notamment par la députée écologiste Michèle Rivasi en 2013 (puis à nouveau en 2018), le ministère avait commandé en 2017 un rapport au Dr Pierre Parneix, président de la Société française d'hygiène hospitalière (SFHP). Remis en juin à Agnès Buzyn mais non rendu public, il préconisait de passer à une désinfection de niveau intermédiaire (DNI) systématique entre deux patients.
Dans un article paru sur son site Atoute, le médecin-journaliste Dominique Dupagne s'est ému de cette polémique, qu'il juge totalement exagérée. Il faut dire que les contaminations d'un patient après une échographie endocavitaire sont si rares que l'existence même de cas de transmissions croisées n'est pas avérée. Comme le rappelle le HCSP dans son avis de 2016, les médecins hygiénistes en sont réduits à extrapoler ce risque à partir de données de contamination des sondes, principalement par le virus HPV. C'est donc un principe de précaution qui a prévalu.
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