En réponse aux tensions sociales, ils veulent la création d'un secrétariat d'Etat à la santé publique

07/01/2019 Par Fanny Napolier
Politique de santé
"Les réponses apportées depuis vingt ans ont été soit insuffisantes soit erronées", déplorent dans une tribune une soixantaine de médecins ou personnalités du monde de la santé. En réponse aux tensions sociales actuelles, et notamment à la crise des Gilets jaunes, ils appellent à la création d'un secrétariat d'Etat à la santé publique.

"Alors que notre société connaît des progrès technologiques et médicaux inégalés, que la France dispose d’une des meilleures ressources humaines en médecine au monde, notre système de santé connaît la crise la plus profonde de son histoire", écrivent dans une tribune publiée dans Le Parisien, une soixantaine de médecins et personnalités du monde de la santé et l'Institut Santé. "Les réponses apportées depuis vingt ans ont été soit insuffisantes soit erronées. Les tensions sociales sont aussi l’expression de l’incapacité des pouvoirs publics à inverser ce déclin", ajoutent les signataires en référence directe à la crise des Gilets jaunes, qui s'exprime depuis plusieurs semaines. En réponse, ils appellent à la création d'un secrétariat d'Etat dédié à la santé publique. Il incarnera "le basculement indispensable du centre de gravité du système de soin (curatif) vers la santé (globale)", assurent les auteurs dont les professeurs Laurent Lantieri, René Frydman, Olivier Saint-Lary ou les médecins Gérald Kierzek, Xavier Gouyou-Beauchamp, Philippe Cuq ou Jean-Marc Canard. Au-delà de la création de ce nouveau secrétariat, c'est une profonde refondation du système de santé que prônent les signataires. Ils réclament une augmentation des dépenses de prévention à hauteur de 3% de la dépense totale, une réorganisation de l'assurance maladie autour d'un financeur unique, et une redynamisation de la recherche publique. Par ailleurs, "l’hôpital public répondra aux (nouveaux) besoins des patients", "la communauté médicale, et non plus le directeur, élira ses représentants", et le statut du praticien hospitalier sera restructuré pour permettre au médecin de travailler en dehors de l'hôpital et de diversifier son parcours. Enfin, concernant les soins de ville, ils doivent être restructurés, estiment les auteurs. Ils imaginent la création de 550 structures de gouvernances, "représentant l'ensemble des parties prenantes locales de la santé" et dotées d'une autonomie financière pour la réalisation de certaines missions comme la PDS ou l'enseignement. "La réponse systémique proposée par l’Institut Santé est un nouveau cap qui s’appuie sur notre idéal républicain, permettant un compromis social indispensable au succès de la refondation", concluent les auteurs de la tribune. [Avec Leparisien.fr]

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