Au bord du burn out, les six généralistes de cette maison médicale ont pris une décision radicale
Un hiver particulièrement éprouvant, une pénurie de remplaçants, des internes à former… A bout, les six médecins de la maison médicale de Saint-Flour (Cantal) ont dû se résoudre à revoir leur organisation. "Si on craque et qu’on ferme, ce sera bien pire."
Au printemps dernier, trois des six médecins généralistes de cette maison médicale étaient prêts à jeter l'éponge et quitter la SCM. "On a passé un hiver 2017/2018 très difficile, à cause d’un grand nombre de pathologies, avec une grosse épidémie de grippe, d’une grosse carence de médecins remplaçants et de la venue de patients de tout l’est du Cantal, mais aussi de l’Aveyron ou de la Lozère. Et on n'a pas réussi à faire face, explique à La Montagne le Dr Patrick Accetta, le plus ancien généraliste du groupe. On était tous au bord du burn-out. Et ça, ce n’est pas possible. Ce n’est pas satisfaisant et c’est frustrant. Car non seulement on met en péril les gens car on ne leur propose pas d’offre de soins de qualité mais on se met nous aussi en danger car ça nous force à être en sur-régime."
"Un bon médecin est un médecin vivant"
Leur quête d'un 7e médecin étant restée vaine, les généralistes ont dû se résoudre à travailler autrement. A compter du 1er novembre, les six médecins ne recevront plus que sur rendez-vous. Une organisation qui devrait leur permettre d'accueillir les internes et externes dans de meilleures conditions, quatre d'entre eux étaient par ailleurs maître de stage. Les médecins conserveront des créneaux horaires pour les rendez-vous urgents. "L’idée, c’est d’arriver à nous ménager. Car un bon médecin est un médecin vivant", lance Patrick Accetta. Et Florence Mazel de préciser : "si on craque et qu’on ferme, ce sera bien pire". Pour gagner en attractivité et trouver le 7ème médecin qui leur fait tant défaut, les généralistes de la SCM ont demandé à la Communauté de communes, propriétaire du bâtiment, de revoir à la baisse les charges locatives (600 euros par mois chacun). Ils n'ont reçu aucune réponse. "C’est dire le peu d’intérêt qu’ils portent à cette problématique", déplore Patrick Accetta. Pourtant, insiste-t-il, "si l’un de nous décide de quitter le groupe, on ferme". [avec lamontagne.fr]
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