Troubles de l'attention chez l'enfant : la Ritaline confortée par une étude
Controversée en raison de ses effets secondaires et relativement peu prescrite en France, la Ritaline (méthylphénidate, Novartis) reste le meilleur remède au TDAH chez l'enfant à court terme, selon une étude publiée dans The Lancet Psychiatry début août.
Coordonnée par un chercheur en psychiatrie de l'université d'Oxford, Andrea Cipriani, cette étude de 12 semaines a porté sur 14.000 enfants et adolescents et 10.000 adultes. Elle a été complétée par une revue d'études antérieures. Les essais ont conclu que "tous les médicaments ont été plus efficaces qu'un placebo pour contrôler les symptômes de TDAH", ont résumé les auteurs dans un communiqué de The Lancet. Mais "chez les enfants et adolescents, le méthylphénidate a été le seul médicament mieux toléré qu'un placebo, et chez l'adulte, seules les amphétamines l'étaient mieux qu'un placebo", ont-ils ajouté. "Des modifications de l'environnement et des interventions non médicamenteuses doivent être envisagées en premier lieu, mais les médicaments peuvent jouer un rôle important", ont écrit les auteurs de l'étude. Mais pour les chercheurs, les données sur l'efficacité de la Ritaline à long terme font cruellement défaut. Le Pr Cipriani a souligné "le besoin de financements pour la recherche" dans ce domaine. Le TDAH, diagnostic qui divise la communauté médicale, touche 5% des moins de 18 ans et 2,5% des adultes dans le monde, d'après des estimations publiées dans le British Journal of Psychiatry en 2009. La Ritaline (laboratoire Novartis) est la marque la plus connue sous laquelle est vendue le méthylphénidate, un puissant psychostimulant qui favorise la concentration. Ses concurrents s'appellent Concerta, Foquest, Medikinet ou Quasym. Ce médicament reste controversé en raison de ses effets secondaires, physiologiques (maux de tête, somnolence, nausée, troubles cardiovasculaires, etc.) ou psychiques (troubles de l'humeur, de l'appétit, etc.). Il est plus ou moins prescrit en fonction des pays. En France selon l'agence du médicament (ANSM), il l'est relativement peu, dix fois moins que dans les pays scandinaves par exemple. Aux États-Unis, près de 9% des 10-14 ans prenaient en 2012 un traitement contre le TDAH, selon des estimations de chercheurs européens en 2017. [avec AFP]
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